Souffle Mots

Griffe d’Argent

20th juillet 2007

Griffe d’Argent

posted in Récits |

Salut!

Voici ma dernière nouvelle, assez longue je l’avoue. Elle a un rapport avec WOW mais pas trop important pour que tous puisse comprendre. Il faut juste que vous sachiez que les maîtres des griffons sont des personnes qui s’occupent de faire voyager les aventuriers à dos de griffon d’une région à l’autre. Et dans WOW, les joueurs ont eu avec l’extension (Burning Crusade) la possibilité d’acheter au niveau ultime, un griffon qui obéi à nos ordres (en gros on peut se balader de partout avec lui).

Bon, fini le papotage "inutil", dîtes moi ce que vous en pensez… n’hésitez pas :)

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Griffe d’Argent

 

La soirée débutait à peine mais le bar était déjà rempli et plein de vie. Bizarrement, nul ne parlait sauf un vieil homme rabougri que tous écoutaient. Tous les aventuriers le connaissaient, et pour sur, c’était le maitre des griffons d’Ironforge. Il était assis près de l’âtre, une bière à la main, et parlait de sa voix grave et tonitruante comme l’aurait fait n’importe quel conteur. Les enfants étaient allongés par terre, formant un cercle autour de l’ancêtre, et ils ne manquaient pas un mot du vieillard. Mais ils n’étaient pas les seuls car il y avait également des hommes dans la fleur de l’âge qui tels des grands frères se tenaient debout autour des enfants; et des personnes âgées qui petit à petit avaient tiré leur chaise pour se rapprocher du groupe. « La plupart d’entre vous ont déjà volé à dos de griffons et certains en possédent même un, mais sachez qu’il n’en a pas toujours été le cas et qu’à une époque, ces bêtes étaient sauvages. » Le vieillard but une grande gorgée en prévision d’un long récit puis poursuivit: « Il y a une histoire dont je voulais vous faire part car non seulement elle est vrai mais surtout elle fait partie de votre passé et vous vous devez de la connaitre. Tout commence dans une région reculée d’Azeroth, encerclée de toute part par les montagnes et l’océan et qui est souvent négligée des guerriers. Un paysage, magnifique par sa simplicité et sa douceur recouvre encore les Hinterlands. Là bas, se tient une forteresse accrochée à la paroi des falaises. Il y a bien des générations, lorque ni vous ni moi n’étions nés, régnait en ce domaine un roi dont le nom a fini par se perdre. Cependant son fils, lui, a marqué les esprits et a défié le temps. Son nom était Griffe d’Argent.

C’était un jeune garçon d’un peu plus d’une douzaine d’années, fougueux et intrépide. Comme son peuple, il était de petite taille et son visage fin et doux renforçait son image d’enfant malgré qu’il fut plutôt dans l’adolescence. Dans les années à venir ils n’allait certainement pas grandir de plus de quelques centimètres car sa croissance était déjà finie mais pour ressembler enfin à un adulte, il lui manquait encore une barbe touffue et une carrure d’épaule plus importante. Ses soucils allaient s’épaiçir et la pilosité de son corp serait plus marquante. Il allait certes encore beaucoup changer.

A cette époque un conflit ravageait la contrée opposant les trolls au peuple du jeune Griffe d’Argent, le clan Wildhammer (marteaux-hardis). Ces nains étaient pourtant de nature pacifiste et préféraient admirer leur région couverte d’herbe verdoyante que de cadavres malodorants. Cependant, une guerre ne commence pas sans raison, aussi stupide qu’elle puisse être. Les trolls visaient à dominer la contrée et avaient un jour lancé l’offensive faisant lentement reculer le peuple de Griffe d’Argent avant de ne le restreindre qu’à un mince bout de lande. Ces derniers s’étaient tout d’abord défendu puis avaient contre attaqués, portés par la haine et la soif de vengeance. Les Wildhammers portaient bien leur nom, et malgré leur infériorité numérique ils avaient toujours combattu avec bravour et étaient de redoutables guerriers. Seulement à un moment, les deux parties étant tellement affaiblis et leur effectifs amoindris, qu’ils durent ralentir les affrontements n’oubliant tout de même pas d’attaquer leur adversaire de temps à autres quand l’occasion se présentait. C’est dans cette époque troublée que grandit Griffe d’Argent. Il était toujours cloisoné dans la citadelle à apprendre les techniques de guerre et lorqu’il arrivait à grapiller un instant de répit, c’était sous l’oeil vigilant de gardes qu’il en profitait maigrement. Son père le connaissait bien et il savait qu’à cet âge son fils avait besoin de liberté et d’espace. Mais le laisser sans surveillance revenait à l’agiter tel un grelot sous le nez de leurs ennemis. Cependant les jeunes veulent tester leur limites, et enfreindre les règles est pour eux la meilleure occasion. C’est ainsi qu’un soir, quand tout le monde dormait, que Griffe d’Argent s’enfuit. La nuit était le seul moment où il était exempt d’attention car le roi lui laissait un minimum d’intimité et il ne voulait pas le traiter comme un prisonnier. Mais le prince, malgrè les explications de son père, se sentait emprisonné. Ce soir là, il brisa enfin les barreaux de sa prison. Telle une ombre furtive, il rasa les murs de pierre évitant la lumière comme la peste et marchant sur la pointe des pieds. Il fut rapidement à l’air libre et après avoir trvaversé avec prudence le maigre village entourant la citadelle, il franchit la muraille empruntant un passsage secret qu’il avait découvert avant que la guerre ne débute. Il courut longtemps, sans s’arréter, fuyant ses obligations, les laissant aussi loin qu’il pouvait. Finalement, le souffle court, il roulla à terre et s’allongea sur le dos, admirant la beauté de la nuit. Par mégarde il faillit s’endormir mais une ombre le survola et il se leva en sursaut. Il faut dire qu’il était sur ses gardes et la moindre anomalie l’inquiétait, tentant de lui faire regretter sa fugue. Il scrutta le ciel. Rien. Il allait faire demi tour lorqu’un cri lui vrilla les tympans. Il se jetta à terre et sentit le vibrement de l’air autour de lui. Ce reflexe lui dut son salut et l’empécha de se faire embrocher car; quand il releva la tête; tremblant, il apperçut un immense griffon qui le fixait. Il était majestueux et tout son être irradiait la puissance. Ses plumes luisaient au clair de lune et une fine brise les agitait. Ses yeux étaient rivés sur la chose difforme recroquevillée au sol et il la scrutait avec une telle hardeur qu’il aurait pu de son simple regard transpercer le prince. Ils se regardèrent longtemps, de manière très différente, l’un imposant le respect, l’autre suppliant de rester en vie. Finalement, après une attente inrterminable, le griffon relacha son attention et s’étira langoureusement avant de s’allonger sur l’herbe et de se lisser ses plumes unes à unes. Pourquoi avait-il changer d’avis? Pourquoi avait-il épargner Griffe d’Argent? Le jeune homme lui même ne le sut jamais clairement. Mais peut être était-ce; aussi étonnant que cela puisse paraître, le regard appeuré du garçon qui avait fait naître un sentiment de pitié dans le coeur du griffon. Ou peut être était-ce juste son visage si innocent qui avait dissuadé la bête. Quoi qu’il en soit, le prince se releva lentement, très lentement mais au lieu de prendre ses jambes à son cou, il s’approcha doucement de l’animal. C’était pure folie, vous en conviendrez, mais les jeunes ne réalisent pas le danger. Il s’avança tellement qu’à la fin, le griffon n’avait qu’à tendre la patte pour le déchiqueter. Mais il n’en fit rien, piaffant seulement pour lui intimer de reculer. Cette fois çi l’adolescent se sauva. Le soleil n’allait pas tarder à se lever et Griffe d’Argent courut sur tout le chemin du retour priant pour que nul ne le voie. Par chance les rues étaient vides et dans les couloirs de la citadelle, personne ne s’étonna qu’il soit sorti pour soulager ses besoins. Du moins est-ce ce qu’il raconta aux quelques gardes qui l’aperçurent… Griffe d’Argent savait que sa rencontre était spéciale mais il ne se doutait pas qu’elle boulverserait son existence et encore moins qu’elle révolutionerait le mode de vie en Azeroth… Les jours suivants il fit comme si rien ne s’était passé, ne parlant absolument à personne de sa mésaventure. Mais la nuit, lorsque la lune était haute dans le ciel, il s’échappait. C’est ainsi que chaque soir, il retournait à l’endroit de la rencontre et attendait patiemment les yeux tournés vers l’immensité. Les premières fois, nul ne vint et il restait seul dans la prénombre, tous les sens en alerte. Mais après une semaine, enfin, le griffon redescendit des cieux et atterit à quelques mètres du garçon. Pourquoi était-il revenu? Ca aussi, ça restera un mystère. Nous pouvons simplemement supposer qu’ils étaient attiré l’un vers l’autre par quelque chose que rien ne régit sauf bien sur la nature… Griffe d’Argent, ravi, recommença le scénario de la dernirèe fois, avançant pas à pas avec une lenteur démesurée, la main tendue vers l’animal. Mais cette fois çi il s’arréta à bonne distance, ne voulant pas brusquer le griffon. L’enfant attendait que la bête s’approche d’elle même, mais elle ne franchit pas le cap, ne bronchant pas un instant. Ce dernier fixait simplment l’humain qui se tenait devant lui, raide comme une aiguille. Peut être essayait-il de sonder l’âme du prince? Finalement, un moment plus tard, l’enfant s’inclina devant la bête avant de s’esquiver. Ce petit jeu dura des nuits et des nuits et chaque fois Griffe d’Argent s’approchait d’un peu plus près, réduisant l’écart entre la vie et la mort, car il ne faut pas oublier que le griffon était imprévisible, mais aussi celui entre la bête et l’ami. Et pendant ce temps là, personne ne se doutait de ce que le garçon faisait, personne ne se doutait du lien qu’il tissait… Bien sur, ses courtes nuits ne passaient pas inaperçues et la fatigue marquait ses traits. Mais l’enfant rétorquait seulement que c’était le stress qui l’empéchait de dormir. Mais un moi après sa première escapade, à force de patiente et de persévérance, Griffe d’Argent réussit enfin: il posa la main sur l’encolure du griffon. Ce simple contact, il l’attendait depuis si longtemps! Alors en cette nuit sans lune, un immense sourire éclaira son visage, et l’espace d’un instant il oublia tout: sa fatigue, la guerre, son père, la citadelle… Plus rien n’avait d’importance, seul le moment présent comptait encore. Celui là même où il avait franchi la barrière entre l’impossible et le possible, le fantastique et la réalité, la soumission et l’égalité… Il s’assit par terre et toute la soirée il caressa le griffon qui s’était étendu au sol. L’animal avait posé sa tête sur les genoux de l’enfant et quand le garçon dut partir, la bête le regarda s’en aller avec des yeux nouveaux, des yeux empreint de confiance. Au fil des soirées passées ensemble, leur complicité et leur amitié grandirent et il trouvèrent même le moyen de communiquer. Griffe d’Argent le comprit involontairement, une nuit où il était blotti contre son griffon. A un moment, inconscient de ce qu’il faisait, il se mit à siffloter. Soudain la bête se leva, apeurée, et recula de plusieurs pas comme si elle retoutait une attaque. L’enfant ayant l’esprit vif, il fit directement le lien et, pour rassurer l’animal, il siffla un air plus doux où il tenta de faire passer un sentiment d’excuse. C’est ainsi que Griffe d’Argent apprit à parler aux griffons et à reconnaître à un simple cri s’ils avaient besoin d’aide ou s’ils voulaient l’attaquer. Bien sur, il n’allait pas discuter de la pluie ou du beau temps, c’était impossible dans ce langage. Mais tous les éléments essentiels à la survie existaient. Pour lui, les journées n’avaient d’intérêts que parce qu’elles précédaient la nuit. Le jeune homme attendait toujours impatiemment l’heure de s’échapper. Désormais sa vie entière reposait sur son griffon, son petit coin de liberté, et durant les cours, son précepteur le réprimandait souvent pour son manque de concentration. Mais un jour son bonheur prit fin et le prince tomba de haut, très haut. Ca se passa un soir, il rentrait comme à son habitude à la forteresse vers les alentours de trois heures du matin, mais cette fois çi tout fut différent. Il y avait eu récemment une bataille de faible envergure dont le terme exact serait plutôt une escarmouche, mais qui avait néanmoins suscité un renforcement de la garde autour de la citadelle. Cela n’avait nullement arrété Griffe d’Argent qui avait pris le risque de sortir. Seulement on ne passe pas plus d’une fois entre les mailles du filet… Chuchotements, pas précipités, lumière éblouisssante, hoquet de surprise, poigne de fer…il avait été repéré. La nuit même il fut conduit à la chambre du roi où ce dernier le réprimanda sévèrement.

Le prince le savait qu’un jour sa fugue apparaîtrait au grand jour et il s’était préparé au face à face avec son père. Il ne pleura pas une seule larme et son visage resta de marbre malgré les coups qu’il endurait. Chenapan, gredin, gosse irresponsable, menteur, fripon, vaurien, petit garnement, prince indigne, honte familiale, voyou, fou, sacripant…tous les noms péjoratifs lui furent attribués. Cependant le roi dit une chose encore plus horrible: « Tu n’es plus mon fils ». Griffe d’Argent avait perdu la confiance de son père, son honneur, sa dignité, fini le sourire emplit de fierté que parfois le roi lui dédiait. Mais surtout, plus jamais il ne verrait son griffon, terminé la liberté… Autour de l’enfant le monde vacilla, sa vison se troubla, les paroles se firent distantes et la fatigue cumulée au choc moral lui firent perdrent connaissance. Son père avait été dur avec lui. Ne se souvenait-il pas de sa jeunesse? Avait-il oublié ce qu’est être un adolescent? Bien sur, il avait fait tout ça par amour, par peur pour son fils. Mais il y avait une chose très importante qu’il avait omis, une chose que tous les rois refusent d’admettre et font subir à leurs enfants comme une vengeance personelle pour ce qu’ils ont enduré durant leur jeunesse…avant d’être un prince ou un roi, il faut être un être humain et vivre comme tel.

Quand Griffe d’Argent se réveilla dans sa chambre le lendemain matin, le soleil était au zénith et tout le monde s’affairait dans les couloirs. Dès ce moment il réalisa la colère qu’il vouait à son père et un sentiment d’injustice et d’incompréhension le submergea. Il n’avait pas envie de sortir et d’être confronté à la réalité. Tout allait redevenir comme avant, une vie monotone et sans intérêt, régie par la guerre et les études. Mais, tiraillé par la faim, il se résigna à quitter sa chambre pour aller déjeuner. Et alors qu’il déambulait dans les corridors, tous s’inquiétèrent de la paleur du prince ainsi que de son triste visage, mais un seul en sut la raison et il ne fit rien pour y mettre un terme… Les semaines s’écoulèrent, se ressemblant toutes, et l’état du jeune homme ne s’arrangea nullement, sa rancoeur envers son père grandit même. Plusieurs fois il entendit son griffon hurler de chagrin mais il ne put que partager sa douleur et lui renvoyer un cri tout aussi déchirant.

Cette période fut la pire de sa vie et il décida d’y mettre un terme après une nouvelle dispute avec son père portant sur ses devoirs. Il n’avait rien prémédité et fit ça sur un coup de tête. Accoudé à la rembarde il profitait de la vue du haut de la plus grande tour et ruminait de sombres pensées, quand il prit sa décision. Il n’y avait qu’un seul garde et le prince n’hésita pas une seconde: il siffla. Son appel au secours se répendit dans tout les Hinterlands porté par l’écho des montagnes; il fendit l’air ainsi que la muraille que le roi avait dréssée entre son fils et la liberté. Derrière Griffe d’Argent, le soldat lui jetta un regard interrogateur et soupçonneux auquel l’enfant répondit par un large sourire malicieux et cette phrase qui laissa l’homme dans le plus grand embarras: « N’avez vous pas confiance en votre prince? ». Au même moment, une violente bourrasque plaqua les humains au sol. La fierté illumina les yeux du garçon tandis que la peur innondait ceux du guerrier. Un griffon raclant des ses serres la pierre, un enfant étendu par terre, leur première rencontre. Mais cette fois çi, ce n’était pas à Griffe d’Argent que la bête en voulait et le prince n’était nullement effrayé. Alors que le soldat était cloué au sol par la terreur, le jeune homme se leva et s’approcha lentement du griffon comme s’il avait tout son temps. C’était en effet le cas car à cet instant, rien n’aurait pu l’arréter. Sur de lui, il enfourcha l’animal, regarda l’azur qui l’appelait, tentation incontournable, avant de s’envoler.

D’un bond il fut dans les cieux et dut fermement s’accrocher au cou de la bête pour ne pas être désarçonné. Il perçut au loin les cris de surprise des villageois mais n’y préta pas attention, à quoi bon, il ne comptait pas revenir à la forteresse… Il n’y croyait pas, il volait! Quelle sensation formidable! Il respirait la liberté plus que jamais auparavant, elle l’entourait, le fouettait, quel bonheur! De temps à autre ses pieds frôlaient la cîme des arbres ou glissaient à la surface des lacs. Sa tignasse s’agitait au grès du vent et son rire emplissait la contrée. Ce duo aérien était l’incarnation de la joie. Ils volèrent longtemps, fêtant leur retrouvaille. Griffe d’Argent se sentait en sécurité dans les airs hors d’atteinte des hommes. Si on lui avait donné le choix, il ne serrait jamais redescendu. Au coucher du soleil, l’animal ammorça sa descente et atterrit sur un plateau perché dans les montagnes. Quand Griffe d’Argent chuta à bas de sa monture, il fut étonné et effrayé du spectacle qui l’attendait. Une vingtaine de griffons l’encerclaient, l’observant avec méfiance. Toutes les générations y étaient représentées. Il y avaient les nouveaux-nés qui se cachaient derrière leurs parents; les jeunes qui s’approchaient, curieux, avant de bondir sur le côté; les adultes montrant l’exemple et les ancêtres qui étaient recalés au fond. Leur taille variait ainsi que la couleur de leur plumage mais Griffe d’Argent en était certain; aucun n’égalait le beauté ni la puissance de son ami. Il comprit alors que le griffon avec qui il s’était lié n’était autre que le mâle alpha de la meute. A cette pensée il se sentit un peu plus en sécurité mais ne fut pas pour autant entièrement soulagé.Il y avait très peu de chance pour qu’ils l’attaquent mais il était tout de même sur ses gardes. Finalement Griffe d’Argent leur expliqua qu’il ne leur voulait aucun mal et la plupart retournèrent à leurs occupations.

Petit à petit il devint un membre du clan, partageant leurs repas et chassant avec eux. Ils n’avaient pas de prédateur et étaient les maîtres des cieux. Evidemment tous s’étonnaient qu’il ne puisse voler ainsi que de son étrange physique longitudinal mais ils s’y habituèrent et l’acceptèrent en dépit de ses différences. D’où il dormait, le jeune homme pouvait voir la citadelle, cependant son ancienne vie ne lui manquait point. Malgré qu’il ne puisse pas vraiment discuter, il ne se sentait pas seul. Souvent il jouait avec les plus jeunes ce qui lui procurait un réel plaisir. Les griffons au lieu d’être des bêtes sans âme ou conscience, possédaient en fait une vie très liée à la nature et moins tournée vers la destruction. Des principes simples régissaient leur quotidien mais ceçi ne traduisait nullement d’un manque d’intelligence tout comme le fait qu’ils ne concevaient que le présent. C’est pourquoi ils n’avaient jamais demandé d’où venait le jeune homme ni la cause de sa brutale arrivée. Il était là et les griffons n’avaient aucune raison de le chasser, alors ils ne regardaient pas plus loin. Il faisait parti de la meute un point c’est tout. Griffe d’Argent était empli d’admiration pour cette communauté qui était d’autant plus compréhensive et chaleureuse. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas approché d’un humain mais il n’était pas dépaysé. Le seul véritable ami qu’il eut jamais eu était un griffon et il préférait vivre avec lui que d’en être éternellement séparé. Mais surtout, il n’avait pas encore atteint cet âge où tout être cherche un partenaire, et la présence humaine lui importait peu. Il vécut environ deux mois avec cette meute et apprit énormément de la vie, nottament ce qu’est qu’être prince… Son ami était malicieux, au fil du temps, il montra au garçone ce qu’impliquait le rôle de mâle alpha, mettant en évidence ses devoirs. Il réglait les conflits internes, protégait les siens, dirigeait les chasses, supervisait l’apprentissage des enfants… Bien sur, lui, il avait choisi de devenir le chef alors que Griffe d’Argent s’était vu imposer ce rôle; mais c’était pareille au fond: toute la confiance et l’espérance d’un peuple reposaient sur leurs épaules. Il fallut beaucoup de temps au prince pour le comprendre mais il n’était pas idiot et savait écouter les bons conseils. Cependant il y a une différence entre comprendre, approuver et appliquer. Mais le jeune homme s’y résolut finalement car il n’aurait pas supporté de perdre son peuple. Alors un soir il décida de retourner dans sa ville, avec toutes les conséquences que cela impliquait. La séparation fut dure et les larmes coulèrent. Personne sauf son griffon ne sut pourquoi il s’en allait mais ils acceptèrent tous son choix. A quoi bon le retenir si tel était sa volonté… A ce moment, l’enfant se demanda pourquoi son ami qui l’aimait tant, l’avait forcé à retourner auprès des siens. C’est vrai, cette bête avait toujours été surprenante et parfois incompréhensible, mais à tout acte il y a une raison. C’était justement parce qu’il l’aimait qu’il l’avait poussé à le quitter. Il voulait son bien et il avait compris beaucoup plus rapidement que Griffe d’Argent , que nul ne peut rester éternellement séparé de sa race et qu’un prince ne doit pas être trop éloigné de son peuple. Cette idée avait été encore plus dure à accepter du griffon que du jeune homme mais tout était une question d’amitié. On ne retient pas égoïstement quelqu’un quand on sait que ce n’est pas sa place ici.

Mais finalement tout allait rentré dans l’ordre: le prince était sur le point de partir. Cependant Griffe d’Argent demanda , de ses mêmes yeux suppliants qui avaient charmé le griffon, de faire une dernirèe ballade sur son dos. La bête ne put refuser et le ramena lentement vers la forteresse, planant au grès de la brsie nocturne. L’enfant s’accrochait à lui désespérément, comme si cela aurait pu le retenir. Quand ils arrivèrent en vue de la citadelle, un voile noir planait au dessus d’elle, lui donnant un air sinistre. Soudain l’animal ralentit son vol, scrutant étrangement le sol. Griffe d’Argent suivit son regard. En bas, une vision d’horreur lui glaça le sang: des trolls, une armée de trolls. Ils étaient des milliers en formation sérée, camouflés par la forêt et avançant lentement dans l’obscurité la plus totale, la lune étant cachée par les nuages. Griffe d’Argent vit rouge. Les monstres, ils voulaient anéantir, son peuple, lachement, par surprise. Jamais! Ce mot, il l’avait hurler sans s’en rendre compte , effrayant quelque peu son griffon. Les trolls levèrent la tête mais ils n’apperçurent qu’une étendue noire, les deux amis s’étant élevés dans les airs. Griffe d’Argent ne tergiversa pas longtemps et fila vers la forteresse. La rage qui l’habitait avait atteint la bête qui volait à une vitesse hors du commun. Arrivé dans l’enceinte de la ville, l’enfant n’attendit même pas que son ami atterrisse pour sauter à terre et fonçer vers le garde le plus proche. « Les ennemis arrivent à nos portes, ils sont nombreux et seront là dans moins de dix minutes! Rassemblez l’armée et que tous ceux qui soient en état de combattre s’arment! » lui cria-il, puis il ajouta dans un murmure: « C’est la bataille finale… » Il courrut ensuite jusqu’à sa chambre, enfila son armure et attrapa une hache et un bouclier. Quand il ressortit, un vacarme infernale emplissait les rues: les habitants se transmettaient l’information. Seulement ce n’était pas la seule chose qu’ils criaient, une phrase revenait aussi souvent: « Le prince est revenu! ». Mais au lieu de le dire avec dégoût, c’était avec joie qu’ils accueillaient la bonne nouvelle. Ceci redonna courage au jeune homme qui se promit de faire tout son possible pour les protéger. Son attention se porta alors sur son griffon qui était suspendu dans les airs. D’un regard ils se comprirent…comme toujours. La bête tourna la tête vers les montagnes et glappit. Pendant ce temps, l’enfant se frayait un chemin vers les portes de la ville. Rapidement les villageois furent prêts, ammasés devant les entrées de la citadelle. Les femmes et les bébés s’étaient retranchés dans le château, espérant toutes voir leur mari revenir. Soudain un bruit épouvantable emplit l’atmosphere et alors que tous levaient leurs yeux vers le ciel, une quinzaine de griffons apparurent, guidés par leur chef. La population s’affola mais le prince les calma, leur expliquant que ces animaux n’étaient pas leurs ennemis mais leurs alliés.

Subitement un choc ébranla la porte principale et le silence s’installa dans la petite ville. Le moment était enfin arrivé, où le sort allait décider s’ils devaient mourir ou périr. Cet instant qui séparait l’agitation des préparatifs et l’action était insupportable, étouffant. Griffe d’Argent observa autour de lui et ses yeux tombèrent sur son père qui était posté juste à côté de lui. Le jeune homme détourna le regard mais le roi lui chuchota à l’oreille: « Je suis fier de toi. » Le prince n’en revint pas, cependant il était déjà trop tard pour discuter. Peut-être était-ce leur dernier échange… Un nouveau choc…encore un… Soudain des cris retentirent de derière la porte suivis d’hurlements de terreur. Alors que les habitants restaient perplexes devant la situation, l’enfant avait compris, lui. Il leva les yeux et vit une dizaine de pierres d’un metre de diamètre s’écraser de l’autre côté engendrant des glapissements. Malgré l’horreur de l’évènement, Griffe d’Argent sourit. Il y eut encore une vollée de pierre puis la porte céda laissant affluer une masse de trolls: le combat commença. Griffe d’argent rabaissa sa visière et brandit bien haut sa hache avant de foncer dans la tas. La bataille dura toute la soirée et tout le lendemain sans trève ni répit. Les griffons étaient redescendus au sol et s’avérèrent être d’aussi bon guerriers sur la terre que dans les airs. Le prince et le mâle alpha combattaient côtes à côtes, se sauvant mutuellement la vie. Les coups de griffes et de bec fusaient, tuant généralement du premier coup. Griffe d’Argent n’était pas un excellent soldat mais la colère augmentait ses capacités de manière phénoménale. Les trolls succombaient tous sous sa rage meurtrière, décapités ou transperçés. Il ne voyait pas les heures passer ni le sol se recouvrir de cadavres. Ce n’était plus un homme mais une machine à tuer (bien qu’aujourd’hui l’un et l’autre soient très proche). Alors qu’il se ruait vers ses ennemis il hurlait de fureur. Il faut dire; il en voulait tellement à ces trolls qui avaient gaché son enfance. Les voir mourir le soulageait. Plus jamais ils ne lui porteraient préjudice. Le griffon, lui, n’avait jamais fréquenté ces monstres mais il partageait désormais la rage de son ami, prenant plus de vies en cette simple bataille qu’il n’en avait jamais otées. Si un instant la fatigue les gagna, ils ne le remarquèrent même pas, la refoulant très loin de leur conscience…bien qu’en ce moment ils agissaient plus instinctivement que grâce à leur esprit. Les deux amis ne réalisèrent qu’ils avaient gagné que lorsqu’ils ne trouvèrent plus un seul troll à exterminer. Tous les villageois réagirent pareils face au carnage qui s’étendait dans toute la ville. Le voile qui masquait leurs yeux s’effrita alors, et c’est consternés qu’ils observèrent le champ de bataille. De partout où leur regard se posait, ce n’était que corps en putréfaction, sang coulant sur les murs, gémissements, cris d’agonis, odeur rance, pleurs… Mais ce qui frappa le plus Griffe d’Argent, ce fut les cadavres de deux griffons qui jonchaient le sol. Le prince ne se pardonna jamais leur mort. Il les avait entrainé dans cette guerre dont ils ne connaissaient même pas la cause. Son ami tenta de lui expliquer que ce n’était pas de sa faute, qu’il n’y était pour rien. Les défunts avaient décidé de leur plein grès de combattre pour Griffe d’Argent…mais rien ne put appaiser les remords du jeune homme.

Le soir même la meute de griffons rentra dans leur tanière. La sépration entre Griffe d’Argent et son ami ne fut pas aussi douloureuse que la dernière fois; ils savaient qu’ils allaient se revoir, ce n’était que provisoir. Mais avant que la troupe ne s’envole, le roi les remercia en personne, au travers de son fils, pour l’aide précieuse voir indispensable qu’ils leur avaient prodigués.

Le lendemain soir, quand toutes les allées furent nettoyées, les blessés soignés et que les villageois eurent donnés une digne tombe aux défunts, le clan Wildhammer festoya. Ils célébrèrent non seulement leur victoire mais aussi le retour du prince, à grandes gorgées de bière, de chansons nationales, d’histoires inoubliables… Cette soirée, le roi s’approcha de Griffe d’Argent et le félicita pour son magnifique combat. Le jeune homme de son côté s’excusa, et narra à son père les derniers mois qu’il avait vécus. Le souverain lui donna alors l’autorisation officielle d’aller voir son griffon quand il le souhaitait tant que cela n’influençait pas sur ses études ni sur son rôle de prince. Son fils lui sauta au cou et l’embrassa très fort…que pouvait-il demander de plus? Il avait désormais la confiance et la fierté de son père, mais aussi la liberté… Depuis ce jour, Griffe d’Argent connut le bonheur, et son peuple, en l’honneur des griffons, sculptèrent un immense aigle au sommet de la forteresse. Petit à petit les trolls ont repeuplé les Hinterlands mais ils se souviennent tous de leur cruelle défaite et ne se risquent plus à défier le clan Wildhammer. Par la suite les Azerothiens domptèrent réellement les maîtres des cieux; en faisant plus des bêtes de travail que des amis.

Si il y a une chose que vous devez retenir de cette histoire, c’est que, lorsque l’homme et la nature travaillent ensemble, main dans la main, ils réussissent toujours. >>

Le maître des griffons avait terminé son récit, enfin! Et au nombre de bouteilles accumulées sur le comptoir, on voyait bien qu’il n’était pas nain pour rien.

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There are currently 2 responses to “Griffe d’Argent”

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  1. 1 On août 1st, 2007, Keitaro said:

    Coucou, désolé de passé si tard mais je rentre de vacances :)
    J’adore cette histoire,c’est ça que j’aime moi :) Mais te l’ai déjà dis on en a déjà parlé :)

    Dommage juste qu’avec ce blog la mise en page soit un peu longue, mais comme j’aime je m’en moque :)

    Continue, je lis le suivant là )

  2. 2 On août 10th, 2007, Tarkh said:

    Trés bon j’aime bcp ton style, mais comme le dit keitaro la mise en page du blog est assez laborieuse seuleument les images donnent un peu plus d’éclaircissement dans le texte!

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