Souffle Mots

La magie de l’amour.

31st août 2009

La magie de l’amour.

Salut !

La semaine dernière j’étais à Marseille, c’était bien ; mais désormais je tourne en rond ne pouvant plus aller à l’Astrorama la semaine…alors j’écris !

Le conte que je vous présente aujourd’hui a été écrit en début de vacances, peu avant le premier juillet. J’espère qu’il vous plaira.

Bye et bonne lecture.

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La magie de l’amour.

    Il y a bien longtemps, à l’époque où l’imaginaire était maître dans l’Univers, la Terre fut créée par un étrange magicien qui la sortie de son chapeau pointue pour la présenter à ses camarades, fier et réjoui de son tour.

Néanmoins la Planète Bleue ne naquit pas d’un simple « abracadabra » ou d’une parole futile; sa naissance fut éclairée par les émotions, les sentiments du créateur, par des envies, des désirs, des idéologies et des aspirations…

 

     Il était une fois une voix puissante, tonitruante, qui chaque jour avec la vivacité d’un enfant faisait le tour de la Terre, passant par chaque prairie, chaque colline, chaque océan, chaque falaise, chaque désert et chaque regroupement d’hommes.

Et tandis qu’elle courait à travers monts et vallées, la voix hurlait. Elle criait tous les jours le même message et cette régularité était nécessaire car il s’oubliait très vite.

Ainsi chaque insecte, chaque oiseau, chaque poisson, chaque animal et chaque homme entendait ses paroles et pouvait s’en souvenir le temps d’un lever et d’un coucher de soleil.

C’est ainsi que les années puis les siècles passèrent. La Terre grandit et s’embellit mais la voix s’affaiblit.

Plus les décennies passaient plus ses jambes se fatiguaient et le cri, le hurlement que tous connaissaient ne devint bientôt plus qu’un murmure.

La voix ne portait plus aussi loin qu’auparavant et elle devait s’arrêter dans chaque nid, chaque tanière et chaque maison pour être sûre que tous perçoivent le message. Mais ces nombreux détours la ralentissaient considérablement et il lui fallait désormais une semaine pour faire le tout de la Terre.

Sept jours c’était six jours d’oubli, d’ignorance, d’obscurité…six jours pour que la peur, le noir, les rancœurs, les rivalités et la haine s’installent.

C’est ainsi que les rouages de l’esprit et du monde se déréglèrent.

Il y eut des épidémies, des famines, des complots, des pillages et des guerres.

Très vite le cri des couteaux, des fusils, des mitrailleuses, de l’agonie et des bombes surpassa le murmure de la voix.

Elle avait beau hurler sur les champs de bataille les mines continuaient de retentir.

Elle avaient beau tonner de toute sa force dans les forêts le son des tronçonneuses et des arbres que l’on brise ne s’arrêtait jamais.

Désormais c’était la voix qui dépérissait emportant avec elle son message.

Elle comprit à ce moment qu’elle ne pouvait plus assurer son rôle et qu’il était temps de passer le relai.

C’est pour cette raison qu’elle rassembla ses dernières forces et s’avança vers un enfant, seul, assis quelque part au milieu d’une grande métropole.

C’était un petit garçon triste dont le yeux embués de larmes étaient tournés de l’autre côté du trottoir vers une fillette à qui, il savait, il n’aurait jamais le courage de déclarer sa flamme.

Alors, sans un mot, sans le souffle d’un mouvement la voix s’introduisit dans son esprit et dans son âme.

Elle ne voulait pas le dominer ou s’en servir comme d’un instrument; elle souhaitait juste l’aider.

Tout doucement le murmure chuchota à l’oreille de l’enfant lui redonnant courage et espoir. Ce dernier se leva donc et s’approcha de la petite fille tandis qu’il portait en lui le message de la voix.

L’enfant lui prit la main puis l’embrassa avec toute l’affection qu’il avait pour elle et alors sans le savoir l’élue de son cœur devint la première personne à qui il transmit le message.

 

     L’amoureux écrivit des poèmes pour sa bien-aimée et très vite, portée par la voix en lui, sa plume s’en alla découvrir d’autres chemins : les praires de la plénitude, les collines de la vie, les océans de la conscience, les falaises de la volonté et les déserts de la solitude.

C’est ainsi au détour de chaque sentier et de chaque ligne un murmure s’élevait en lui, infime, et bien que l’ignorant, il inscrivait dans chacune de ses histoires le tendre messages de la voix.

Cet enfant fut nommé conteur amoureux ainsi que tous les autres qu’il aima et auxquels il fit don du message.

Des enfants et des adultes, qui ne sont rien d’autres que de grands enfants, des conteurs amoureux, il en existe dans chaque pays, chaque métropole, chaque village et dans chaque lieu où le message de la voix peut résonner.

On les appelle ainsi parce qu’ils protègent grâce à leur paroles leur planète, la paix, les leurs et surtout : l’amour.

Cette voix qui court en chacun d’eux, c’est celle du magicien, c’est celle qui répète chaque jour que la terre n’est pas née par magie mais qu’elle fut créée par amour.

 

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21st août 2009

Le sourire des peuples.

Salut !

 Aujourd’hui je vous présente un conte que j’avais écrit pour un concours mais qui n’a pas gagné. Le thème était : reconstruire les ponts et le dialogue entre les peuples.

J’espère que cela vous plaira,

Bye et bonne lecture.

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Le sourire des peuples.

 

    Sur la plage au bord de l’eau quatre enfants se faisaient face, chacun sur une île, chacun sur son pays. Tous quatre venaient d’avoir douze ans, ils ne s’étaient jamais rencontré et pourtant ils se connaissaient. Tous quatre regardaient les profondeurs de l’eau et ils se remémoraient se qui s’était passé dix ans auparavant.

Une disparition, un drame…le souvenir des larmes versées et qui avaient lié leur cœur à tout jamais…l’unique vision d’un père qu’ils n’avaient connu que de dos…une tête dans l’eau…

     Il était une fois un lac où avait émergé il y a bien longtemps quatre saphirs, quatre perles de vie : l’île de Moé, de Surde, d’Agle et d’Oni.

Ces parcelles de terre étaient habitées par des peuplades toutes uniques et aux caractéristiques propres car les habitants de chacune de ces îles étaient respectivement muets, sourds, aveugles et infirmes, ceci depuis des générations.


     Sur ce lac régnait une tradition ancestrale qui chaque année donnait lieu à une grande parade pour célébrer comme il se devait l’alliance de ces quatre peuples.

Ainsi à chaque commémoration les habitants quittaient les villes pour s’approcher des ponts et participer au spectacle.

Sur un immense bateau trônant au centre de l’étendue d’eau se rendaient les chefs des quatre îles avant que le brouillard ne les enveloppe. Pendant de longues minutes les habitants attendaient, accoudés comme des enfants aux rambardes des ponts tandis qu’ils retenaient leur souffle.

Alors soudain, illuminés par le reflet de la lune dans le miroir de l’eau, quand la brume se dissipait, le bateau réapparaissait paré des drapeaux de Moé, de Surde et d’Oni tandis que retentissait l’hymne d’Agle.

Mais un jour, lorsque le voile blanc s’était levé, les hommes, les femmes et les enfants avaient alimenté le lac de leurs pleurs. Pas un drapeau ne flottait sur les mâts, pas un chant n’égayait la triste soirée. Tel un soleil lorsqu’il se couche le lac s’était mystérieusement teint de rouge et le bateau s’était enfoncé sans bruit dans l’eau calme tandis que seul résonnait le soupir d’agonie du vent.

Depuis cette date les peuples avaient pris peur de leur confrères et la perfide méfiance, avec la douceur du brouillard s’était installée.

Sans qu’aucune raison ne fût mentionnée les habitants détruisirent les ponts un à un avant de s’isoler sur leur île et de laisser s’écouler les années.


     Dix printemps plus tard les peuples n’avaient toujours pas oublié et par temps calme ils pouvaient apercevoir au fond du lac l’épave du bateau.

Alors en ce jour, celui de la dixième commémoration du drame, les quatre enfants, Moé, Surde, Agle et Oni, se souvenaient de cet instant, de cette nuit où ils étaient devenus orphelins.

Durant leur enfance ils avaient tous, sans le savoir, été bercés de la même légende, celle qui les poussait en ce jour à fixer la surface limpide de l’eau, celle qui disait que l’épave du bateau recelait un trésor inestimable, le plus grand des trésors.

Néanmoins ce n’était pas l’appât du gain qui attirait ces enfants mais l’espoir de pouvoir enfin faire leur deuil; quel qu’ il soit…

Ce n’était pas avec haine qu’ils se regardaient mais avec compassion, avec leur cœur…


     Oni fut le premier à agir. Il jeta à terre les bouts de bois qui lui permettaient de marcher et il se laissa glisser dans le lac.

Pour la première fois il put se mouvoir.

Autour de lui la nature vivait; il la voyait et des poissons de mille couleurs le guidaient; autour de lui la nature murmurait et il entendait les battements du lac, de ce cœur malade, cette épave qui pourrissait en lui.

Alors à travers lui Agle retrouva la vue et Surde perçut enfin le chant de la vie. Ils n’avaient plus peur. Ils coururent dans l’eau à la suite d’Oni.

Et pendant qu’ils avançaient vers le trésor, Moé restait seul sur le sable. Dans sa tête résonnait les rires de ses frères qui avaient découvert le trésor et il pleurait en silence. Dans son esprit apparut la vision d’un coffre assis sur un trône de corail et il pleura encore plus fort parce qu’il savait que les coffres ne contiennent toujours que des pièces d’or et des bijoux.

Le deuil de son père, Moé l’avait fait depuis longtemps, mais jamais il n’avait accepté la disparition de l’Alliance.

La seule chose que Moé ignorait c’était pourquoi il savait tout.

Moé pleurait parce qu’il savait que l’argent n’apporte que les conflits et les guerres. Moé pleurait parce qu’il savait que la solitude n’était pas un bouclier mais un morceau de soir dont on se pare comme d’une armure. Moé pleurait parce qu’il savait qu’il était seul à tout savoir.

Et lorsque ses frères remontèrent en brandissant le coffre au-dessus de leur tête en riant, Moé pleura parce qu’il savait que la connaissance était un fardeau bien trop lourd pour un petit enfant qui se noie de tristesse.


     Surde, Agle et Oni traversèrent le lac et vinrent s’asseoir à côté de Moé, cette petite boule recroquevillée sur le sable humide de larmes.

Chacun d’entre eux avait de nouveau perdu ce que le lac leur avait offert un court instant mais cela n’assombrissait pas leur cœur car ils avaient connu et désormais ils pouvaient se souvenir et revivre ces minutes d’intense bonheur.

Ce fut alors avec un sourire rayonnant qu’ils tendirent le coffre couvert d’algues à Moé. Ce dernier ne souriait pas et son visage était de marbre. Quand on sourit on a envie de rire mais quand on rit et qu’aucun son ne sort on est triste.

Moé ouvrit le coffre avec précaution et lorsque le couvercle s’écrasa sur le sol dans un bruit mat il ne vit pas la lumière du soleil se reflétant sur les pièces d’or.

Il ne vit rien. Il entendit .

Il entendit le rire et les voix de dizaines de femmes, de dizaines d’Ondines. Leur chant s’éleva dans le airs et soudain Moé se souvint.

Sa mère, le rivage; lui.

Il y a dix ans, la solitude, le bateau; son père.

Les rires incompréhensibles, leur chevelure de démone; la peur.

Les corps qui bougent, l’obscurité, les ongles qui crissent sur le bois; le sang.

Alors Moé sourit parce qu’il venait enfin d’avoir la preuve que tout ceci n’était dû qu’aux Ondines et à leurs stupides jeux.

Néanmoins ce coffre contenait bien plus qu’une simple certitude, il représentait le rêve de Moé.

Les voix des déesses du lac emplirent les alentours avant de se rejoindre et d’emmitoufler l’enfant de leur magie.

Dans l’esprit de Moé apparut un vrombissement qui se transforma en un hurlement assourdissant puis se consuma en pénétrant dans chaque parcelle du corps du rêveur.

Quand le calme fut revenu l’enfant regarda ses amis un à un et lorsqu’il vit leur sourire, pour la première fois il rit et sous la surprise générale une voix légère et cristalline s’éleva.

C’était des sons timides et boiteux mais c’était probablement un des plus beaux rires qu’il fut permis au lac et à ses îles d’entendre car c’était le rire de la joie, de la vie et du bonheur. Ce rire était la clé de la délivrance, c’était une main tendue vers tous les peuples.


     Dans les jours qui suivirent Moé raconta à ses amis puis à tous les habitants les véritables circonstances du drame et l’Alliance fut refondée. Les quatre enfants devinrent les chefs de leur île respective prenant ainsi leur nom et ils ordonnèrent que les ponts soient reconstruits afin que l’entraide et l’amitié renaissent.

Depuis ce jour on célèbre chaque année le retour de l’union des peuples dans une gigantesque fête où Surde, Agle, Moé et Oni se retrouvent au centre du lac pour brandir un unique poing où est dessiné un sourire, le sourire des peuples.

 

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6th août 2009

Carnaval de minuit.

Salut !

Me voici en Bretagne  pour une dizaine de jours ! Je suis arrivé il y a à peine deux jours mais j’ai déjà écrit un poème…peu importe le lieu tant que l’envie est là !

Je vous présente aujourd’hui un poème que j’ai écrit peu avant les vacances et que j’avais oublié dans un coin.

L’image est tirée du site de la compagnie "Graffiti de fauve".

Bye et bonne lecture.

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Carnaval de minuit.

Lune flamboyante tu observes la scène

Et ton oeil projecteur suit du regard les chars.

Reine, qui sont à tes pieds ces clochards

Qui admirent le défilé des bennes ?

 

Dans le coeur de chacun la musique résonne

La foule s’assemble s’excite. Ecoutez

La peur, la nuit, les craintes que l’on tait :

Fini le son des pièces et de l’aumône…

 

Les confettis volent dans toutes les ruelles

Puis s’échouent au sol en souvenir d’espoir

Ternissant leur déboire bien trop noir ;

Ettoufant leur rêve d’ère nouvelle.

 

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