Souffle Mots

Le Poète.

27th juillet 2009

Le Poète.

Salut !

Cette semaine je l’ai entièrement passée à l’Astrorama et samedi j’y ai même dormi. C’était fantastique et de plus nous avons rencontré l’astronaute Jean-François Clervoy.

Je vous poste donc cette semaine un conte en relation avec l’astronomie.

J’espère qu’il vous plaira,

Bye et bonne lecture.

_________________________________________________________________

Le Poète.

     Il était une fois un poète vivant sur une petite planète où la nature, les arbres et les rivières étaient son unique compagnie.

Il n’avait pas le corps d’une femme ni celui d’un homme; c’était un poète et seuls ceux de son espèce comprennent l’étendue des possibilités que l’imagination peut conférer à leur corps.

L’entièreté de son temps était consacrée à l’écriture. Il écrivait sur la roche, sur la terre, sur les troncs des arbres et les pétales des fleurs; cependant il ne s’arrêtait jamais, même pour manger, car il est bien connu que les poètes ne se nourrissent que de la chair tendre des mots.

Un jour malheureusement, alors qu’il venait de terminer un poème et qu’il tournait sur lui même à la recherche d’un lieu encore vierge de tout caractère, il découvrit qu’il ne pouvait plus écrire. Chaque interstice, chaque pli, chaque fissure de sa petite planète était colorée de mots et il ne restait plus de place pour une seule phrase.

Il s’assit donc en tailleur sur un de ses nombreux poèmes et notre ami commença à réfléchir. Mais soudain, tandis qu’il avait perdu tout espoir de trouver la solution à son problème, une feuille vint nonchallemment s’échouer à ses pieds.

Le poète prit le fragment de nature dans ses mains et l’observa sous toutes ses coutures pour parvenir de nouveau à la triste conclusion que lui aussi était inutilisable.

Ce n’est qu’après quelques minutes que l’idée de lire le poème lui vint à l’esprit :

« Si dans la profonde nuit tu t’égares

N’oublie pas de lever ton regard. »

Obéissant à ses propres mots il leva alors la tête et ce qu’il vit le remplit à la fois de terreur et de fascination : le ciel était noir. C’est à ce moment précis qu’il trouva la réponse à son problème.

Notre ami comprit ainsi que s’il avait écrit sur toute sa planète il ne lui restait plus qu’à écrire dans le ciel.

Cependant, alors qu’il avait saisit sa plume, une nouvelle question se posa à lui : « Comment écrire dans le ciel si je ne peux l’atteindre ? »

Néanmoins cette fois-çi une feuille n’eut pas besoin de lui tomber dessus pour qu’il trouve la solution. Par un mystérieux procédé il transforma toutes ses histoires en grains de poussière, les rassembla dans ses mains, se pencha lentement vers elles et souffla.

Les phrases s’élevèrent dans les airs en tourbillonant avant de toucher le ciel et chaque mot de chaque poème se regroupa avec les siens pour former la grande, la belle histoire de l’Univers, celle qui ne finit jamais.

Certains de ces récits devinrent des étoiles car elles étaient brûlantes de passion, d’autres incompréhensibles et insaisissables des comètes ou encore la dureté de quelques uns les changea en pierre et les transformèrent en planètes telluriques.

Et durant tout ce temps notre ami riait de joie, de ce rire sonore et puissant, heureux de pouvoir enfin écrire à l’infini. Il paraît que l’éclatement de rire du poète aurait créé une violente explosion expulsant les éléments du ciel aux quatre coins de l’Univers et que, son rire se poursuivant toujours il éloignerait les galaxies, ses livres, de plus en plus les uns des autres.

 

     Certains Soleils s’éteignent en engloutissant leurs planètes et certaines histoires tombent dans l’oubli. Cependant de nouvelles étoiles et de nouvelles planètes naissent en permanence et le poète jette sans cesse plus de poèmes et de récits dans le ciel.

Chaque personne est une lettre, chaque famille un mot, chaque arbre une virgule et chaque colline un point. Nous faisons tous partis de la même histoire, une histoire écrite dans nos coeurs et dans le ciel.

 

posted in Contes | 3 Comments

20th juillet 2009

Eveil

Salut !

Aujourd’hui je vous présente le poème dont je vous ai parlé la semaine dernière, celui que j’ai écrit à l’Astrorama.

J’espère qu’il vous plaira,

Bye.

______________________________________________________

Eveil

Ce matin doucement, si pâle et frissonnante

L’aube vierge se lève et les yeux elle enchante.

Son visage de sueurs se clarsèment,

Souvenir d’une nuit, éclats de son diadème.

 

Tandis que s’éveille la belle, ses cils roses

S’entrouvrent, et sur le monde avec grâce déposent

Leur plus ardent baiser. Alors elle repousse

Le drap blanc des amants et d’amour les détrousse.

 

Chaque soir l’observent des milliers d’ yeux, d’étoiles ;

Quand, embrassant la nuit, sa liaison se dévoile.

Chaque jour se répète le rituel de la Mère :

Elle enfante la vie ; offre au Monde la Terre.

 

posted in Poèmes | 1 Comment

9th juillet 2009

Problème élémentaire

Salut,

Ce week end je l’ai passé à l’Astrorama et j’y ai même dormi (si on peut appeler cela dormir) ! On a repeint la boutique et bien sûr la moitié est tombée par terre… Le samedi matin, bien que m’étant couchée à 2h à 6h j’étais debout, et devant un magnifique lever de soleil m’a première réaction fut d’écrire un poème que je vous montrerai plus tard. Hier j’y suis encore retournée et cette fois-ci j’ai réalisé ma seconde animation, celle du lancement de fusée à eau !

Sinon aujourd’hui je vous présente un conte écologique, j’espère qu’il vous plaira.

Bye et bonne lecture.

_________________________________________________________________

Problème Elémentaire.

    Il était une fois dans un recoin éloigné de l’Univers quatre petits personnages qui s’étaient soudain rencontrés dans l’espoir de s’unir : une brise, un bourgeon, une goutte et une étincelle. Cependant l’équilibre qu’avaient tenté de créer ces éléments fut très vite compromis. Il s’avéra ainsi que l’étincelle menaçait à chaque instant de s’éteindre, le bourgeon de se consumer et la goutte d’eau de s’évaporer.

Le temps fut alors stoppé pour leur permettre de réfléchir et le visage bleu de l’eau s’exclama de sa petite voix fluette : « Je croix que l’un de nous dois se sacrifier. »

Mais évidemment aucun son ne s’éleva et le silence perdura jusqu’à ce que le souffle du vent s’écria: « Non d’un ouragan ! Dépêchez-vous de vous décidez, je m’ennuie moi !

 - Choisis donc toi même, tu sais bien qu’aucun de nous ne pourra prendre parti… » répliqua le bourgeon avant que leur fragment d’Univers ne fut de nouveau plongé dans le mutisme.

 

    Un temps indéfinissable s’écoulait dans le calme et l’immobilité la plus complète quand apparu à l’horizon un être étrange aux apparences multiples.

L’étincelle voyait en lui un incendie, la goutte d’eau une cascade, le bourgeon un immense arbre et la brise une tornade.

Quand il fut arrivé à leur hauteur l’être s’arrêta et tous le contemplèrent; muets d’admiration.

« Mes salutations chers enfants. J’ai ouï dire à travers les galaxies que vous aviez arrêté le temps. Puis-je en connaître la raison ? »

Les quatres éléments expliquèrent alors leur problème de la manière la plus précise et détaillée qu’il soit avant de plonger une nouvelle fois avec fascination leur regard dans le corps magique de l’étranger qui s’était tourné vers l’étendue noire devant lui et semblait écouter une voix venue de nulle part et de chaque endroit, un chuchotement si tenue que seule la conscience pouvait le percevoir en son fort intérieur.

Après une longue délibération entre lui même et le chant de son subconscient, l’être se tourna vers les éléments le visage grave :

« Je pense avoir trouvé une solution néanmoins elle est dangereuse et ses conséquences incontrôlables…

 - Qu’importe, se sera toujours mieux que de rester dans l’état que nous sommes. Nous demandons simplement de grandir et de vivre en paix sans menacer la vie l’un de l’autre. » rétorqua l’étincelle tandis que chacun acquiessait vivement.

Face à cette requette l’incendie se tourna vers son enfant :

« Tu seras un coeur brûlant, un brasier vivant au centre de toute création ; tu seras l’énergie, la force et la volonté de tout être. »

L’arbre pivota ensuite pour faire face au bourgeon :

« Tu grandiras et tes racines grandiront jusqu’à être en mesure de couvrir le feu sous tes pieds. Tu seras un refuge de la passion et des émotions; tu seras un corps. »

La cascade fit alors volte-face et s’adressa en ces termes à la goutte d’eau :

« Reproduis-toi, divise -toi, multiplie toi ! Deviens des millions puis des milliards et prends le nom d’Océan.

Répends-toi où bon tes sembles, irrigues le bourgeon et ne craints plus le feu destructeur; des racines si épaisses vous sépareront que tu ne sentiras même pas sa tiède chaleur. »

Et alors que l’être avait faisait demi-tour et commençait à s’éloigner l’étincelle s’écria en sursautant :

« Mais si je souffre, si au fond de moi la haine se déchaîne et me consume, si la douleur est telle qu’elle me réduit en cendre et que je n’ai plus que la possibilité d’hurler ; à travers la muraille que formera le bourgeon, qui pourrait bien m’entendre pour me venir en aide ? »

La tornade arrêta alors sa marche et déclara tout en se retournant vers la brise, un sourire pointant sur son visage longitudinale :

« Vent; toi qui n’a ni corps ni frontière, toi qui ne craints aucun autre élément ; tu acquerras la fougue des tempêtes et tu iras, solitaire, de la surface lisse des mers et des océans au coeur de l’étincelle ; tu seras les yeux et la voix de tes amis.

Et si, pour une raison inconnue, l’un d’eux souffre et se meurt alors tu sonneras l’alerte comme tu sais si bien le faire ; tu murmureras aux gouttelettes d’eau, tu siffleras dans les feuilles des arbres et tu tonneras à travers les roches et les montagnes. »

La brise hocha alors la tête en signe d’acceptation, heureuse d’avoir enfin trouver sa place et son rôle au sein des autres éléments.

Lorsqu’il ne fut plus qu’un point à l’horizon, à peine visible par les éléments, une pensée effleura l’esprit du bourgeon, désormais devenue petite pousse , et il se hâta de la traduire en paroles :

« Etranger, qui es-tu donc ? »

A cette distance aucun son ne put lui parvenir mais au fond de lui même, dans une contrée encore ignorée de son âme, une voix sussurait : « La Vie… »

 

     Aujourd’hui ces quatres éléments et amis ont formés une splendide planète fourmillant d’êtres aussi différents les uns que les autres. Mais aujourd’hui le coeur de notre vieille étincelle a mal et bat de plus en plus lentement.

Aujourd’hui l’âme de cette planète pousse peut-être sa dernière plainte et le vent tente tant bien que mal de transmettre la douleur de son ancien compagnon.

Aujourd’hui la brise devient tempêtes, tornades, ouragans; la goutte tsunamis et le bourgeon tremblements de terre.

Aujourd’hui les éléments sont en colères et sur le pieds de guerre. Il suffirait pourtant de discuter ensemble pour trouver un compromis.

Mais malheureusement cela fait bien longtemps que les Hommes ont oublié la langue de la nature…

 

posted in Contes | 1 Comment

2nd juillet 2009

Sursauts

Salut !

Cette semaine j’ai participé avec ma soeur à la bourse aux livres du collège (même si on est au lycée…) et bien que c’était considéré comme un travail je me suis amusée. J’ai également été voir un spectacle de cirque présenté par des jeunes. J’étais ébahie et je trouve que cela prouve bien qu’avec un peu persévérance on arrive à tout.

Sinon aujourd’hui je vous présente une nouvelle très courte. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et à critiquer…

Bye et bonne lecture.

________________________________________________________________

Sursauts.

 

    Une voix. Un appel. Brutalement je me retournai.

Il courut vers moi et je reculai à pas lent. Tout autour le monde s’effaça comme sous l’action d’une puissante déflagration et il ne resta plus que nous deux, êtres en perdition dans un univers sans fin.

En quelques foulées il m’eût rejoint mais je continuai inexorablement de faire marche arrière tandis qu’il avançait tout doucement avec la plus grande précaution.

Sa bouche remuait mais aucun son ne me parvenait, se perdant dans le néant. Je n’entendais que le martelement de mon coeur, puissant, rapide, douloureux, qui s’était emballé pour le simple fait, pour l’unique raison, pour le phénomène sans explication que j’aimais.

Mon corps tremblait comme s’il n’était plus qu’une onde fébrile, qu’un infime filament vibrant sous l’explosion des émotions.

Mais soudain je me heurtai à un mur et je restai ainsi, droite, les mains allongés le long de la pierre rèche qui me blessait un peu plus à chaque secousse de mon être, à chaque respiration.

Il était désormais si proche que je ne voyais plus que ses yeux qui me fixaient et sa bouche, ses lèvres en mouvement constant qui se rapprochaient.

Ses pupilles étaient d’une noirceur à l’infinie profondeur dans lesquelles se reflétaient mes deux soleils bleus brûlants de passion, se consumant d’envie jusqu’à l’effrondrement d’un plaisir ultime.

Les contours sinueux de ses lèvres étaient les courbes parfaites d’un désir inassouvible filant dans l’espace pour rattraper le temps perdu, ce temps qui ne possède ni fin ni début.

Soudain il plaqua une main à quelques milimètres de mon visage et je sentis mes cheveux se soulever.

Il effleura ma peau nue et je sentis mon corps frémir.

Il bascula vers moi et je sentis, avec lui, le monde chavirer.

Il m’embrassa et mon coeur sursauta.

Il m’embrassa et dans l’univers naquit un sursaut gamma.

 

    Il n’y a pas de mot pour décrire la mort d’une étoile et pas de mot pour décrire le premier amour d’une femme.

Tous deux ne sont que des sursauts, dissipant pour l’un la lumière d’un soleil, pour l’autre l’innocence d’un coeur en éveil.

 

posted in Nouvelles | 8 Comments