Souffle Mots

Légende d’un nouveau récit

20th juillet 2017

Légende d’un nouveau récit

Bonjour,

Je reporte les posts, je reporte et soudain je me rends compte que cela fait plus d’un an que je n’ai pas posté. Je ne m’en serai pas cru capable. Oh je vous rassure, j’écris ! Souvent ! Depuis 2 ans maintenant je me suis lancée dans un récit, un long récit qui j’espère pourrait devenir un roman. Et vu que j’écris ce récit bah…je n’écris rien d’autre qui puisse alimenter ce site. On m’a toutefois fait remarquer que je pouvais poster le tout début de mon récit (je parle de récit parce qu’en fait il n’a pas de nom encore même s’il fait 80 pages !). C’est ce que je fais alors ici. Un prélude, un avant-goût… la suite viendra un jour, en livre papier je l’espère. Mais pas tout de suite ! J’ai tant à écrire encore et je suis si longue à écrire !

La première photo correspond à l’open pit de la mine de Kevitsa en Finlande.

Alors voici une légende, celle d’un roman qui peut-être verra le jour.

Bye et bonne lecture !

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Légende d’un nouveau récit

A l’aube des temps le ciel était nu et la plaine constellée de taches de rousseurs. La nuit, le vent apportait parfois aux oreilles des Hommes un son étrangement métallique mêlé à celui de l’herbe dansante. Bien souvent les regards s’élevaient vers le ciel et ils se rappelaient de ce temps où ce que voyaient leurs ancêtres n’était point la nudité des femmes au soir de leurs noces, riche de promesses et emplissant l’imaginaire des hommes. Le dénuement qu’ils contemplaient était celui des mendiants dans la rue, rabattant le pan de leur cape pour se protéger tant bien que mal du froid, la terre du paysan après le gel de décembre et l’âtre où les buches se sont éteintes. Un ciel sans étoiles. Face à cette noire vision le cœur des Hommes, toujours, s’emplissait d’un malaise indéchiffrable. Cela toutefois, c’était avant que les Poètes n’apparaissent.

Ils pénètrent sur la lande un matin d’automne, leur long manteau couleur nuit faisant bruisser dans leur sillage les feuilles jonchant le sol encore humide de la rosée. Le dos droit et la démarche assurée, ils portaient une capuche masquant leurs visages baissés. Il parait que leur cape était cousue dans un morceau de ciel tombé sur Terre, à l’époque où cette dernière projetait encore dans le firmament des flammèches incandescentes. Traversant les champs de blé et les forêts insondables ils s’arrêtèrent à flanc de montagne, dans le creux ménagé par une ancienne grotte aux parois érodées. Se munissant de pioches et de lanternes, leur pas les guida dans les ténèbres de la nuit et bientôt les villageois virent disparaitre les derniers halos de lumière. Après avoir patienté quelques heures, les Hommes se dispersèrent pour retourner à leurs activités. Seuls quelques enfants rodèrent encore autour de la grotte malgré les récriminations de leur parents, attendant pleins de curiosité que les Poètes remontent. Quelques semaines plus tard, tandis que tombaient sur la plaine les premiers flocons de l’hiver, le village s’anima à l’approche d’un enfant. A peine avait-il transmis son message qu’il repartait déjà sur la route qui l’avait vu arriver : les Poètes avaient refait surface. Rassemblés devant l’entrée de la grotte, les villageois les rejoignirent petit à petit tout en gardant bonne distance, laissant entre eux comme une auréole de neige immaculée. Le soleil avait disparu derrière l’horizon et seul son souvenir éclairait encore la terre. Les arbres alentours avaient revêtu le noir de l’anonymat et contrastaient sur le ciel d’un bleu sombre. La scène toutefois était parfaitement discernable et la lumière diffuse qui l’enrobait telle un voile se réverbérait sur la neige fraichement tombée. La lueur provenait d’une pierre polie au creux des mains des Poètes et bientôt, sous les regards pieux des villageois, cette dernière s’éleva dans les airs. A son passage les flocons semblèrent s’allumer comme des paillettes dans l’obscurité, chutant inexorablement tandis que le cœur lumineux poursuivait son ascension. Rapidement, les yeux ne purent plus témoigner de l’avancée de la pierre et nul ne peut dire à quel moment cette dernière s’acheva. Tous se souviennent cependant de cet instant, variable indéterminée ajustée par les rêves et espoirs de chacun, où, soudain, le ciel se para d’une étoile. C’était une femme que seul un collier de perle habille, un bourgeon perdu dans l’immensité du désert et l’étincelle qui brille au coin des sourires.

A partir de ce jour les villageois n’eurent plus qu’une idée en tête : apprendre le secret des Poètes. Aménageant l’entrée de la grotte, ils en retirèrent les écueils pour permettre à chacun de descendre à la suite des magiciens et façonnèrent dans les parois l’âtre des flambeaux devant les guider jusqu’à leurs maîtres. Des jours durant les Poètes transmirent leurs savoirs dans les ténèbres de la terre, enseignant aux Hommes l’art de façonner les étoiles. Tout débutait par la recherche de la pierre qui, jamais, ne pouvait être laissée au hasard. Les yeux devaient guetter à chaque instant, parmi la multitude de roches et de minerais, la pierre dont l’éclat résonnerait d’un écho particulier dans les cœurs ; tout comme les yeux guettent dans chaque être cette différence qui nous attirera irrésistiblement vers lui. Avec maintes précautions la pierre devait ensuite être extraite de son carcan pour être polie. Il y avait, dans les mouvements des Poètes, une étrange douceur et passion plus proche des caresses des amants que des coups de burin et à chaque frappe la pierre s’emplissait d’un peu de lumière. Certaines étaient rouges comme le soleil couchant, tiède chaleur diffuse ; d’autres d’un bleu profond semblaient prêtes à se consumer. Leurs œuvres achevées, chacun remonta à la surface et, après un dernier regard pour celles qu’ils avaient chérie sans relâche des jours et des nuits, levèrent les bras très hauts pour offrir une étoile au ciel. Alors le miracle se répéta et le cœur des Hommes s’emplit de plénitude, de ce sentiment d’accomplissement que seul peut engendrer un don de soi.

Cette réussite marqua toutefois la fin de la mission des Poètes et, peu après que les étoiles eurent pris place dans le ciel, la lande endormie vit leur départ. Il parait que cette nuit-là, la cape des magiciens brillait étrangement et si certains n’y virent que l’éclat des flocons de neige sous la Lune, d’autres associèrent cette lueur à celle des étoiles nouvellement nées. Avec les générations furent transmis les secrets des Poètes et bientôt la nuit ne fut plus si obscure. L’innocence et l’émerveillement premier des Hommes face à la naissance des astres ne tardèrent cependant pas à se ternir tandis que des zones d’ombres apparaissaient dans les recoins de leurs cœurs. Ainsi naquirent les naines brunes, étoiles avortées à la pâleur fantomatique. Ces dernières mais également d’autres, à peine moins pâles et n’ayant pas bénéficié d’assez de passion, peinaient à gravir le firmament, vacillant à la moindre bourrasque de vent. A cette même époque, les motivations des Hommes évoluèrent. Au lieu d’offrir une part de soi au ciel, ils portaient désormais sur ce dernier un regard de conquérant. Certains en venaient même, un filet à la main, à voler les étoiles. Afin de pallier ce problème et de fixer dans le ciel les étoiles chancelantes ; de gigantesques machines furent bâties, prenant appui dans la terre pour élever dans les airs leurs énormes bras métalliques. Ainsi, la lande fut recouverte de tâches rouille grinçant parfois dans la nuit et les étoiles, suspendues à des pointes de fer, n’étaient plus que des objets sujettes au commerce des Hommes avec le ciel. Quelques-uns cependant, aspirant à retrouver la relation originelle avec les astres, partirent voyager à travers le monde à la recherche des Poètes depuis longtemps disparus. Ils devaient, parait-il, marcher jusqu’au lieu où la terre rencontre le ciel pour venir s’allonger dans le berceau des étoiles et se laisser alors porter jusqu’à la porte des magiciens. Franchissant les montagnes à pic et les gouffres de roches, traversant les forêts sans ciel et les déserts inconstants, ils en vinrent avec les siècles à oublier leur but tandis que deux groupes distincs se formaient. Car si le temps avait, dans leur esprit, enseveli l’objectif de leur long voyage ; leur cœur lui n’avait pu l’oublier et la recherche des Poètes guidait, d’un murmure à l’oreille de l’inconscient, chaque choix de leur vie. Le premier groupe partit sur l’océan pour naviguer au milieu des astres tandis que le second s’enfonça dans la terre pour chercher l’étoile mère dont ils pensaient que chaque pierre était issue, germe de lumière. C’est de ce groupe dont ils descendent, les Gueules noires, les mineurs à la recherche d’étoiles.

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3rd décembre 2007

Hàgny et Hàgurd

Salut!

Je poste aujourd’hui car dans les jours qui viennent je sens que je vais être à la bourre…

Voilà, je vous présente ma nouvelle bannière :) issu d’une photo de Zelda Gil-Galen

Il devrait encore y avoir quelques modifications (centrage du nom du site, mise en français…) mais le plus gros est fait d’après moi :)

Bon, je vous présente une récit (encore un petit paté je sais mais soyez pas découragés…) écrite pour un forum: Les Terres Oubliées..

Je vous dis pas le calvaire quand j’ai dû recopier les 8 pages manuscrites !!! Et un moment j’ai failli arriver en retard au cours parce que je voulais la terminer lol.

Je pense que vous pouvez tout comprendre malgré que ça se réfère quelque peu à l’histoire du forum mais si vous avez des questions n’hésitez pas.

Bonne lecture :)

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Hàgny et Hàgurd

 

Il y a très longtemps, aux limites de nos souvenirs, eut lieu la création des Terres Connus et celle de chaque peuple par leur dieu respectif.
Après leur travail, les quatre fondateurs de ce monde décidèrent de se retirer. Mais avant cela, Hàwyn, dieu du feu et des sorciers, créa quelque chose tout seul, de très personnel: deux jumeaux, la soeur se nommant Hàgny et le frère Hàgurd.
Et juste avant de s’en aller à tout jamais, il remit aux mains de leur mère, une montre leur étant destinée.

Les années passèrent et les jumeaux grandirent ensemble, ne se séparant jamais. Ils se ressemblaient beaucoup physiquement, bien que n’étant pas du même sexe, mais ils n’avaient pas le même caractère.
Tous deux avaient les yeux marrons et les cheveux roux bouclés. Ils étaient élancés et Hàgurd possédait la force destructrice de son père, son corps étant musclé, et Hàgny, de son côté, avait hérité du charme envoutant du feu et elle était des plus souple et agile.
Le frère était protecteur et malgré sa corpulence il savait faire preuve de douceur. La soeur, elle, était rusée et cultivée et gagnait souvent les conflits fraternels qui les opposaient de temps à autres.
L’un et l’autre étaient sorciers et leur pouvoir était grand. Ils maitrisaient le feu à merveille, ce qui en y en pensant, était tout à fait normal vu leur concepteur.

Ils vivaient seuls avec leur mère, dans une région déserte où ils cultivaient des légumes et élevaient des moutons.
Ils cotoyaient seulement les quelques bergers alentours et les habitants du village où ils descendaient une fois par mois.
Mais c’était bien peu comme vie sociale, alors ils se tournèrent l’un vers l’autre ce qui ressera encore plus leur liens.

Le jour de leur treizième été, leur mère décida de leur remettre la montre et de leur révéler qui était leur père.
Tout d’abord la nouvelle fut dure à accpeter mais ils la prirent du bon côté en n’en retirant de la fierté et plus de confiance en eux.
Tout en leur tendant le présent, leur mère leur rapporta les paroles d’Hàwyn: « Cet objet est magique, c’est la clé d’un trésor inestimable, mais il n’est d’aucune utilité pour s’enrichir. »

C’est Hàgny, ravie, qui passa la montre-gousset autour de son cou tandis qu’Hàgurd embrassait les deux femmes de la maison.

Le soir dans leur chambre, les adolescents regardèrent le cadeau de plus près et une chose les surpris et les déçus à la fois: elle ne fonctionnait pas.
Malgré le temps qui s’écoulait les aiguilles ne bougeaient pas, comme si la vie était figée et l’existence éternelle.
Lorsqu’ils en parlèrent à leur mère celle-ci haussa les épaules en répondant vaguement: « La clé d’un trésor inestimable…les clefs, cela n’ouvre qu’une seule porte, et ça n’a pas d’autre utilité.
Alors je ne vois pas pourquoi cette montre, que votre père a qualifié de clé, aurait plus de pouvoir que les autres. »
Elle les regarda, un petit sourire au coin des lèvres: « Elle n’est pas faite pour montrer l’heure, c’est tout… »

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31st octobre 2007

Sépentine

Salut tous!

Voilà ma dernière nouvelle, toujours pour mon forum: Les Terres Oubliées.. Il ne m’a pas été facile de l’écrire en un mois quand j’étais toujours coupé par l’envie d’écrire autre chose mais je suis arrivée à la terminer hier matin lol. Néanmoins le pire c’est le soir devoir tout recopier en un coup sur l’ordi, mais bon, voilà le travail, j’espère qu’il vous plaira.

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Sépentine

J’étais assise dans un fauteuil à observer méticuleusement les changements que le temps avait opérés sur le visage de l’homme que j’admirais le plus, mon grand père, quand soudain il rompit le silence qui s’était installé après un copieux repas: « J’ai attendu longtemps avant de me décider, mais je crois que le moment est venu de tout de révéler. Tu m’as sans cesse demandé qui était ton arrière grand-mère et d’où te venait ce don pour parler aux serpents, et bien tous deux sont liés. De mes neufs frères et soeurs je suis le dernier encore en vie et, ayant tous gardés le secret, il me revient la tâche de mettre au grand jour la vérité, acceptes-tu de l’entendre? » J’acquiesçais très lentement, très doucement, comme si un mouvement trop brusque aurait pu briser le fil de ses souvenirs.

Il ferma les yeux et quand il les rouvrit, dans son regard, ce ne fut pas le même homme que j’aperçus: il était jeune, déterminé et insouciant. Alors mon interlocuteur poursuivit: « Tout commence il y a très longtemps, bien avant la guerre qui tacha nos forêts de sang…

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17th octobre 2007

Tritan et Iseult

Salut! Voiçi mon dernier texte qui m’a pris pas mal de temps. En fait c’est une nouvelle-légende que j’ai écrite pour un forum qui en passant est super et très convivial: Les Terres Oubliées.. En réalité le but était d’adapter la légende de Tristan et Iseult à l’histoire des T.O (forum) Je pense qu’il vous suffit de savoir que les elfes de la nuit controlent le vent et qu’il y a des humains avec le pouvoir du feu (sorciers) et ceux sans pouvoir. Je suis en train d’en écrire un autre de la sorte et c’est pour ça que j’ai du mal à écrire des poèmes… Bonne lecture.

Tristeul et Istante

Il y a longtemps, lorsque le monde que vous connaissez se nommait alors les Terres Connues et que les différentes races vivaient encore en paix, une tragique histoire marqua les esprits et jamais leurs noms ne furent oubliés: Tristeul et Istante.

A la naissance d’Istante, princesse cadette des elfes de la nuit, sa main fut promise au fils du roi Arthorde. Elle grandit avec cette pensée à l’esprit: jamais elle ne pourrait choisir l’élu de son coeur. Les années filèrent et très vite ce ne fut que quelques jours qui séparèrent le mariage. Alors qu’elle montait dans le carosse qui la mènerait à son futur époux, une sorcière accourue et lui remis secrètement une fiole en lui glissant quelques mots à l’oreille avant que la cariole ne s’ébranle. Cette femme savait l’angoisse qui étreignait la jeune fille à l’idée de s’unir à un homme qu’elle n’avait jamais vu ainsi que sa crainte de ne pouvoir l’aimer. Elle lui donna donc un elixir qui la ferait tomber éperdumment amoureuse du premier sur qui son regard se poserait.

 

Le cortège avançait lentement, ammasant sur son chemin une foule sans cesse plus nombreuse. Les dragons se joignirent à elle ainsi que les nobles elfes, sorciers et humains dont elle traversait les domaines. Lors d’une de leurs nombreuses haltes, lorsqu’elle changea de tenue, elle déposa le flacon, sur une table et l’oublia malencontreusement.

Le soir lors de l’apéritif, Istante et un dragon dénommé Tristeul furent les premiers servis. Ils trinquèrent ensemble et burent en l’honneur de son futur mariage. Quand l’elfe releva les yeux de son verre vide, son regard croisa celui du dragon et son sourire poli se mua progressivement en déclaration d’amour. Ils restèrent ainsi, yeux dans les yeux, jusqu’à ce que le charme fut rompu par de violentes discussions.

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31st août 2007

La Louve du lac

Salut!

Me voilà revenu de vacances… aie les dernières. N’ayant rien écrit durant cette semaine (bah oui, plage, bouquin, plage….) je vous montre un texte qui date de juin où je mélange prose et poésie.

Je l’avais fait pour un de mes forums à partir d’une image imposée mais j’arrive pas à vous la mettre…je vous donne le lien direct au forum alors: http://lesterresoubliees.forumpro.fr/Place-d-affrontement-f28/Concours-pour-les-un-an-du-forum-t617-0.htm L’image est celle qui devait être dans le texte. Mais bon, je vous mets une image de loup quand même….je les adore.. Bonne lecture :) __________________________________________

La louve du lac.

Vous est-il déjà arrivé de détenir un secret que vous ne pouvez dévoiler sous peine de passer pour une personne folle? Une chose que vous ne pouvez dire ni même à votre meilleur ami(e) ou votre conjoint? Je ne vous le souhaite pas. C’est un lourd fardeau à porter et nul ne peut vous aider, vous devez rester seul, unique détenteur du secret. Mais parfois, malgré tout, vous aimeriez l’ hurler, que toute la Terre le sache. Seulement c’est impossible, vous le savez bien… Je vais vous raconter quelque chose qui m’est arrivée il y a longtemps, me liant au silence et m’incitant à ne faire confiance qu’à moi même…les autres se moquaient bien trop les rares fois où je le leur ai rapporté. Croyez moi s’il vous plaît ou oubliez moi.

J’étais jeune à cette époque et ne devais pas avoir plus de vingt ans. Je me promenais en forêt ce jour là, si j’avais su je n’y serai jamais allée… Le soleil était haut dans le ciel et l’après-midi s’annonçait chaud. Après une heure de marche la chaleur devint insupportable et je me dirigeais alors vers le lac situé au milieu du bois. Tandis que je brisais la monotonie de l’étang y trempant mes pieds et arrosant mes bras d’eau fraîche j’aperçus soudain une chose à la surface. Ne distinguant pas ce que c’était je dus attendre qu’elle se rapproche, poussée par le vent pour l’attraper et l’observer. C’était un bout de papier sur lequel était dessiné quelque chose pour l’instant flou. Il était trempé et ayant peur de le déchirer en le manipulant je le déposais au soleil. Je patientais un moment rêvant à ce qu’il pouvait y être marqué. Mes espérances avaient de grandes chances d’être déçues, des papiers, ils y en avaient des centaines qui jonchaient la forêt et je ne m’y étais jamais intéressés… à quoi bon si c’étaient des emballages de gâteaux. Seulement celui là attirait mystérieusement mon attention et éveillait mon imagination. Quand il fut sec je le regardais attentivement déjouant les mirages provoqués par l’eau. L’image était spectaculaire! Mais au lieu de vous la décrire car ce sera loin de la vérité je vais vous la montrer: Soudain une mélodie emplit mes oreilles, tout d’abord faible elle s’amplifia petit à petit. Envoûtée je fermais les yeux et me laissais emporter par les paroles…

Mon chéri, mon amour,

Dès le premier jour,

Ton regard si rassurant m’a séduit,

Et je rêvais de toi toutes les nuits.

 

Au début j’étais la seule à te chérir,

Mais tu m’as très vite rendu mon sourire.

Nous vécûmes des moments de bonheur ensemble,

Et tu es toujours à mes côtés il me semble.

 

Seulement ce n’est qu’une illusion,

Un mirage une hallucination.

Aujourd’hui lugubre soir d’hiver,

J’ai choisis de t’écrire ces vers,

Pour qu’ enfin en cette nuit noire,

Tu comprennes mon désespoir.

 

Je baigne dans la tristesse,

Je voudrais que cela cesse.

Les larmes coulent sur mon visage,

Tout oublier serait bien plus sage.

 

Nul ne peut comprendre,

La douleur d’attendre,

Un homme qui ne reviendra jamais,

Et que l’on ne peut arrêter d’aimer.

 

Cela fait déjà tellement longtemps…

Nous étions partis au bord de l’étang,

J‘étais suspendue à tes lèvres,

Cependant notre joie fut brève.

 

Brutalement tout s’enchaîna,

Et notre bonheur se fana.

Une louve devant nous qui gronde,

Alors que nous sommes seuls au monde.

Mon hurlement débordant d’horreur,

Croyant qu’était arrivé mon heure.

La bête féroce qui bondit,

Voulant m’emporter au paradis.

Seulement tu étais avec moi,

Et rapidement tu fis ton choix:

Bravement tu me projetas sur le bord,

Me remplaçant sur le chemin de la mort.

 

Des perles embuaient mes yeux,

Et je ne pus te dire Adieu.

Car avant que je ne m’évanouisse,

Frappée par une pierre destructrice, 

Je vis la louve t’emporter,

Dans le lac pour l’éternité.

 

Dans mon esprit s’insinua le brouillard,

Et je ne me réveillais que bien plus tard.

Je pleurais longtemps, abreuvant les plantes, 

De mes larmes jusqu’à la nuit tombante.

Tel un fantôme je regagnais ma maison,

Regardant le sombre destin à l’horizon.

 

Ce qui était survenu, je n’en savais rien,

Seulement que désormais tu n’étais plus mien.

Quand je racontais ce qui t’était arrivé,

Nul ne me croyait, tous pensaient que je rêvais.

 

La louve pouvait être sereine,

Personne n’irait dans son domaine,

Rendre justice pour son horrible crime,

Me laissant sombrer dans un profond abîme.

 

Comprends tu à quel point je souffre,

De ne pouvoir sortir du gouffre?

J’ai longtemps essayer de tourner la page,

Mais la douleur ne part pas avec les âges.

 

J’ai compris que tu ne quitterais pas mon coeur,

Seul refuge pour trouver un peu de bonheur.

Je ne peux t’effacer de ma mémoire,

Alors j’ai pris ma décision ce soir:

Au moment même où le soleil viendra à poindre,

Mon chéri, mon tendre amour, j’irai te rejoindre.

Je sortis soudain de mon abrutissement, mon coeur battant à un rythme effréné. Je regardais alors le fond du lac. Sous son chatoiement résidait les corps des amoureux et la louve du lac… Effrayée et horrifiée, je bondis sur la berge, ne pensant même plus à m’y baigner.

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18th mai 2007

La route des cieux

Salut !

Ça faisait longtemps que je n’avais pas mis de poèmes hein? (petit rire) Alors voila ma dernière oeuvre illustrée pour une fois!! Après avoir écrit "Histoire de Talisman" je croyais en avoir fini avec les poèmes de plusieurs pages mais visiblement non vu que "La route des cieux" est même plus longue que l’autre!! J’espère qu’il vous plaira…

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La route des cieux.

Dans le ciel seul existe,

La très vieille piste,

Menant à un univers parallèle,

Où réside le bonheur éternel.

 

Il suffit de lire les étoiles,

Pour en un instant lever le voile

Du terrible mystère,

Surplombant notre Terre.

Notre guide l’étoile du Berger,

Nous a un beau soir d’hiver présagé,

Qu’un enfant décrypterait le message,

Et ouvrirait par ce biais le passage.

 

Nous l’avons attendu des années,

Et le jour où enfin il est né,

Nous sûmes qu’il était le messie,

Car l’endroit où il était assis,

Fut subitement éclairé,

D‘un fabuleux halo doré.

 

Des années s’écoulèrent,

Et il grandit sur Terre,

Observant toutes les nuits les cieux,

Avec un sourire malicieux.

 

Chaque fois que quelqu’un venait le questionner,

Demandant si l’énigme était dénouée,

Il se levait et se sauvait dans la campagne,

Faisant voltiger derrière lui son pagne:

L‘enfant ne voulait pas rapporter,

Ce que les astres lui racontaient.

 

Sur ses épaules pesait un lourd fardeau,

Et nous ne lui fîmes jamais de cadeau.

Il aurait souhaité ne pas être différent,

Mais surtout représenter aux yeux de ses parents,

Bien plus qu’une clef ou un ustensile,

Pouvant leur rendre la vie plus facile.

Il était très dur d’accepter la vérité,

Cependant les étoiles le réconfortaient.

 

Quand nous comprîmes que nous nous étions trompés,

Il était trop tard pour pouvoir nous rattraper.

Nous étions aveuglés par le désir,

D‘accéder à un éternel plaisir,

Et nous ne remarquâmes nullement,

Qu’un enfant mourrait inutilement.

 

Mais de nous y conduire il n’avait point envie,

Même s’il savait que c’était le but de sa vie.

Alors l’étoile bienveillante,

L‘aida à remonter la pente,

Lui expliquant que tel était son devoir,

D‘un jour nous faire part de son savoir.

 

Telles furent ses parôles,

Qui lui dictèrent son rôle:

« Mon enfant, ta douleur ne me laisse pas de glace,

Mais bientôt à mes côtés tu reprendras ta place.

Accompli ton destin et soit fort mon fils,

Conduis ton peuple le plus loin que tu puisses!

J‘espère jusque dans mon territoire,

Qui n’apparaît aux hommes que le soir. »

 

Quand il nous rassembla un soir à minuit,

Nous ne remarquâmes pas tous ses ennuis:

Un bien triste sourire marquait son visage,

Et il ressemblait à un animal en cage.

Seulement nul n’y prêta attention,

Tous occupés par ses indications.

 

Il circulait une vieille légende,

Qui se répandait à travers les landes,

Disant que dans un désert lointain,

Un jour précis au petit matin,

Les dangereuses tempêtes de sables,

Deviendraient des escaliers traversables,

Grâce à la seule puissance de notre esprit.

Mais ne baissez jamais les bras je vous en pris,

C‘est aussi douloureux que sauter d’une tour,

Et vous n’aurez aucune chance de retour.

Notre périple fut des plus ardus,

Et maintes fois nous nous crûmes perdus.

Mais après de longues marches épuisantes,

Se tinrent devant nous les dunes dansantes.

 

Quand le sable daigna devenir,

Ce que souhaitait tant l’avenir,

Vers le bonheur convoité,

L‘ascension put débuter.

 

Nous nous moquions de ceux qui tombaient dans le vide,

Car nous étions malheureusement trop avides.

L‘élu des cieux en aidait le plus possible,

Mais sa volonté n’était pas invincible.

Il ne put tous nous secourir,

Et nombre d’entre nous périrent.

 

Quand nous parvînmes au sommet un soir,

Personne ne souhaitait s’asseoir,

Tant nous étions pressés de franchir le portail.

Mais l ‘enfant ne voulait pas finir son travail,

Et refusa fermement d’ouvrir la porte,

Jusqu’à ce que notre étoile lui rapporte,

Qu’il ne devait en aucun cas avoir peur,

Car dans peu de temps prendrait fin son malheur.

 

Nous étions alors au bord du ciel,

Et la limite n’était que partielle.

Il suffisait d’un pas pour que tous disparaissent,

La notion du temps, la vie et même la tristesse.

 

Alors résolus nous brisâmes la barrière,

Et l’un après l’autre passâmes la frontière.

Soudain un étrange phénomène survint:

Comme par magie tout notre groupe devint,

Une multitude de comètes,

Avec le messie à notre tête.

 

Débuta alors une course folle,

Et sans peur je vous donne ma parole:

Il aurait mieux fallu je pense,

Que jamais on ne la commence.

 

Devant nous l ‘enfant pleurait sans relâche,

Mais cela n’était pas un acte lâche.

Il n’avait plus aucune contrainte,

Et pouvait laisser sortir sa plainte.

Il s’était toujours retenu de sangloter,

Et sa douleur alors n’avait fait qu’augmenter.

Mais il s’était éclipsé de la scène,

Et pouvait enfin libérer sa peine.

 

Derrière lui s’écoulaient lentement ses pleurs,

Révélant petit à petit notre malheur:

Le firmament nous avait punis,

Et du bonheur nous étions bannis.

 

La joie à vie nous pensions avoir,

Mais nous nous sommes bien fait avoir.

Cet univers fantastique est sans limite,

Et la vie est longue pour ceux qu’il abrite.

Cependant le bonheur ne nous trouva pas,

Car la culpabilité nous rattrapa.

 

Aujourd’hui elle nous ronge encore,

Et nous souhaiterions être morts.

Mais telle est notre punition,

De n’avoir pour seule vision,

Que les larmes d’une existence gâchée,

Que nous avons rapidement déclenchées.

Alors si vous nous voyez faîtes une prière,

Car dans ce cas peut être prendra fin notre enfer.

Priez pour l’enfant des cieux!

Priez pour qu’il aille mieux!

 

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