Souffle Mots

Dans le reflet d’une image

22nd décembre 2014

Dans le reflet d’une image

Salut !

Jacky m’a fait remarquer récemment que ça faisait longtemps que je n’avais pas posté sur mon site, et pour cause !

Je vous présente alors aujourd’hui un texte écrit l’année dernière, en fin d’année scolaire vers les vacances de Pâque je suppose mais je n’en suis pas très sure. Il est assez abstrait par moment, j’espère ne pas vous perdre ^^ sinon n’hésitez pas à me demander des explications !

J’en profite pour vous souhaiter un Joyeux Noël et une Bonne année.

Bye et bonne lecture.

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Dans le reflet d’une image

Lorsque les personnages naquirent ils étaient comme des nuages dont les contours encore flous, ne demandent qu’à être façonnés par le vent. Alors doucement le murmure des lèvres modelait leur visage pour dessiner l’histoire d’une femme-papillon et d’un Prince au château de sable, d’un ange veillant sur eux et d’une plume amoureuse. Les fleuves et les ruisseaux, sur le grève toujours se rejoignent et un gravier dans leur sein peut assécher l’océan. Ce soir là la pierre avait la taille de mon poing.

***

Sur son nuage un ange pleurait, enroulé dans ses ailes pour ne plus voir la lumière du jour. Il pleurait comme sonne le tonnerre dans la nuit. Je ne sais plus d’où venait ses larmes : il était de ses lacs qui se gorgent de la pluie des moussons avant de sortir un jour de leur lit. Caché sous ses plumes de nacre son corps tremblait, petit oisillon se débattant dans la gangue de sa coquille. Tout avait commencé par l’onde d’un galet à la surface de l’eau, un détail ; par une plume tombée du ciel entre les mains d’un enfant. Seules quelques années séparent le frémissement de l’eau de la vague. Se levant soudain, les ailes à moitié repliées et le dos voûté, il saisit à chaque main une plume, l’arracha puis la jeta dans le vide. Tout contrastait : la violence de son geste et la lente chute des plumes dérivant au grès des courants ; l’envergure de ses ailes et les larmes si petites, qui roulaient le long de ses joues ; son corps d’adulte et son regard d’enfant perdu, figé des années auparavant. Il se souvenait d’une femme et du rire d’un enfant, image d’un souvenir éclaté en des dizaines de tableaux, en des milliers de mots.

J’aurais voulu savoir lire ceux qui glissaient de sa joue.

Il était une fois un Prince, assis en tailleur au centre du son château. Regardant fièrement son royaume en cette fin d’après-midi, la brise caressant sa peau lui soufflait la venue prochaine de l’automne tandis que le ciel en prenait la teinte. Sous le soleil couchant les remparts rougeoyaient et, sur le sol, l’ombre du fanion commençait à se troubler. Comme si les yeux, déjà, s’embuaient de larmes. Perdu dans sa contemplation le Prince percevait en arrière fond l’agitation des bâtisseurs posant les dernières pierres à leur ouvrage ainsi que l’éclat de l’eau des douves semblant maculée de sang, prémisse de la bataille à venir. Il regarda à l’horizon. Son château était si petit face à l’envahisseur, si fragile. Un grain de sable…

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Un corps à moitié nu. La poitrine se soulève doucement puis de façon de plus ne plus saccadé. Hoquet. Ses cheveux ramenés sur sa peau telle la vague sur la grève, elle pleure. Douleur . Elle pleure à s’en faire mal ; comme les anges qui pour renier la vérité, en viennent à couper leur ailes. Dans ses yeux le papillon s’est envolé. Alors, loin de la chrysalide le monde devient un autre : violent.

Le drap sur ses cuisses et l’air frais qui s’y engouffre.

La goutte d’eau sur l’aile du papillon et le filet se profilant devant lui.

La main qui l’attrape par la taille puis le silence.

Petite on m’avait dit qu’il suffisait de toucher l’aile d’un papillon pour que plus jamais il ne vole.

On l’avait pris par la main et traîné hors de son royaume, otage de la réalité. Tout était fini. Les bâtisseurs étaient rentrés chez eux et il ne restait sur la grève plus que lui et cette main le tirant en arrière. Elle tenait fermement son poignet et sa peau, usé par le temps, n’avait plus la douceur des siennes ou des autres enfants : elle était de ces mains sur lesquelles les couronnes n’ont pas d’emprise. La nuit allait bientôt tomber et s’il devait rentrer avec sa mère, le jeune Prince ne pouvait cependant s’empêcher de songer au devenir des rêves réfugiés entre les murs du château. Dans son esprit la bataille, déjà se jouait mais il ne pouvait qu’observer. Elle avançait lentement, bataillon par bataillon, immense armée de l’océan. Elle avançait et l’enfant reculait, ses pieds foulant le sable comme s’il eut voulu lancer la cavalerie au grand galop. Très vite le château fut à portée de tir et, après chaque assaut de l’infanterie, l’écume décochait une volée de flèches à la pointe salée. L’imaginaire hurlait et il avait beau plaquer ses mains sur ses oreilles, il continuait de l’entendre. Puis, l’eau emplissant lentement les douves, ce fut le siège. Cependant le ciel était d’encre et le Prince déjà loin. Jamais il ne vit les remparts s’effriter avant de tomber en ruine, l’eau pénétrer à l’intérieur telle une marée de soldats, combler les fossés et recouvrir les ruelles avant de tout emporter, de tout effacer. Au début le reflux de l’océan laissait apercevoir les décombres de la cité engloutie, telles les danseuses jouant avec l’ourlet de leur jupon pour attiser le désir des hommes. Néanmoins en quelques minutes ce fut comme si le château n’avait jamais existé. Alors, quelques heures plus tard, allongé sur son lit les yeux grands ouverts, le bruit des vagues l’empêchant de dormir, il imagina.

Et dans ses rêves le palais ressuscita.

Un regard entre la peur et le défi ; la honte et l’envie. Une main immobile qui voudrait se tendre pour saisir l’invisible telles les serres d’un rapace guettent la proie. Se pencher et t’embrasser, menace.

Un stylo. L’apprivoiser, doucement, comme l’oiseau caresse l’eau du bout de ses ailes. Du bout de nos doigts.

Une plume tombée des nuages, passerelle entre le ciel et la terre. Elle pleure : la main est partie, blessée par de l’encre et sans elle la plume ne sait ordonner aux images de danser.

J’aimerais pouvoir la consoler mais je ne trouve pas les mots.

L’ange avait échoué, incapable de les protéger. Le papillon avait perdu ses ailes et le Prince son château. Lentement, alors que tout espoir l’abandonne, des pans de son nuage tombent en lambeaux.

« Maman ! Il y a quelque chose dans l’eau ! C’est quoi ? »

Les yeux fermés comme s’il voulait garder en lui encore un peu d’innocence, le monde alentour ne lui parvient plus que par brides.

« Je ne sais pas, tu veux qu’on aille voir ? »

Des bruits de pas étouffés par la grève, le clapotis de l’eau comme le rire cristallin d’un enfant…

« Une plume ! On dirait celle d’un ange Maman. »

…comme le cri d’un ange qui n’a plus de nuage. Une histoire sans personnages.

« Tu crois que ça pourrait être le drapeau de mon prochain château ? »

Deux paupières qui se lèvent comme pour laisser entrevoir l’aube. Soudain quelque chose le retient : une main à moitié nue. Ses doigts sont vêtus d’encre.

« Vole ! »

Sur la grève un enfant court une plume à la main et le bras dressé vers le ciel comme s’il eut voulu faire de la plume un oiseau tandis que dans les yeux d’une jeune femme un papillon se met à danser.

Vivants.

Ou peut-être que tout ceci n’est qu’une image…

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5th novembre 2013

Les avions de Damas

Salut !

Ça y est je suis nancéenne ! Maintenant à chaque fois que l’on me demande d’où je viens je ne sais plus que répondre ^^ Paris ?  Beausoleil ? Pourtant j’appartiens aussi à Marseille et la Bretagne.

A Nancy…il fait froid et pour rentrer chez moi j’ai l’impression d’être à l’autre bout du monde. Bon je me plains mais il y a des avantages à être en école d’ingé : il y a beaucoup moins de boulot (d’un côté ce n’est pas possible d’en avoir plus qu’en prépa). Néanmoins c’est étonnant comme on le remplit ce temps libre !  Jusqu’à manquer de temps !

J’ai quand même plus la possibilité d’écrire. Je vous présente alors aujourd’hui un texte écrit en septembre, à la suite d’un événement dont vous avez tous certainement entendu parler. Ce thème m’est venu de Jacky, que je remercie.

Bye et bonne lecture !

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Les avions de Damas.

Je refuse…

Ces mots que l’on nous dicte, crissement de la plume sur la feuille tandis que s’envolent des avions de papier. Ne les voyez-vous pas tourbillonner ? Ils portent sur leur dos les rêves d’enfants égarés.

Je refuse…

La ligne droite précédant le point, chemin rectiligne de nos vies ; le pliage à angle droit, copie conforme d’un modèle prédéfini. Les rêves donnent à l’avenir une courbe unique.

Je refuse…

La pluie tombant sur les feuilles et l’espoir qui glisse. Tous ces corps alignés, ces avions de papier. De leurs lignes coule de l’encre.

Je refuse…

Les pieds qui foulent les feuilles et froissent les rêves pour ne plus jamais les entendre voler. Comme il est doux le bruit des plumes caressant l’air ; et simple, lorsqu’elle est à terre, d’écraser la vie. Ils devaient avoir peur de ces oiseaux en papier pour que leur bottes soient, si vite, maculées d’encre.

Je refuse…

L’asservissement des consciences, ces regards qui se détournent du ciel pour se pointer sur le sol et nier l’existence d’un battement d’aile, d’un frémissement au fond d’eux même qui les appelle et les effraie : « Et si j’avais levé les mains, en coupe, pour les rattraper ? » Poussé par la tempête même la raison peut chavirer.

Je refuse…

D’accepter.

Je refuse…

De me taire.

Wikicommons, Jordanbaker30

C’était le 21 Août. Le jour de mes 20 ans et celui de la chute des oiseaux de papier.

C’était le 21 Août : je faisais la fête quand d’autres mouraient. J’ignorais. Suis-je pour autant moins coupable ?

Depuis vingt ans j’ai couvert des pages et des pages d’encre ; des feuilles et des feuilles qui ne savent pas voler, qui n’ont pas de vie. Peut-être autant que le nombre d’avions écrasés sur le sol. Comme ils sont lourds leurs corps inertes gorgés d’eau, presque autant qu’une plume gorgée d’encre sur laquelle repose le poids des responsabilités.

Qu’écrire ? J’ai oublié. La nuit tombe et je ne distingue plus les avions. A peine le frôlement de la plume, un battement d’aile surgi du passé.

A quoi bon graver l’horreur sur la feuille alors qu’elle est là, si proche et si loin, dans le crépitement des radios et les pixels des télévisions ?

Je refuse.

Ce sont des rêves que je veux écrire , un peu d’espoir à suspendre aux ailes des avions en papier. Je veux souffler avec ma plume, souffler si fort qu’un instant ils s’envoleront au dessus des nuages en pleurs, de l’autre côté de l’océan. Petite lorsque je me réveillais en sueur d’un cauchemar il y avait toujours dans mon cou le souffle chaud de ma mère, rassurant.

Tout cela n’est rien, juste un peu d’encre et une feuille. Mais peut-être que grâce à eux, si l’on m’entends, je pourrais donner vie à mes avions de papier.

Pour les voir s’envoler.

Wikicommons, Moondyne

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23rd août 2013

A la poursuite du papillon

Salut !

Les vacances se terminent, elles furent courtes mais bien remplies et j’ai pu fêter dignement mes 20 ans ! Cette année je vais à Nancy, à l’ENSAIA (sauf modification de dernière minute), une école d’agronomie.

Le texte que je vous montre aujourd’hui a été écrit après les écrits, durant le week end de la pentecôte, léger répit avant la reprise des cours. Pour l’écrire je m’étais installée dans le jardin du foyer à cette période où le temps semblait hésiter entre la pluie et le soleil. L’idée de ce texte m’a été donnée par Jacky, fidèle lecteur de ce site.

Les photos qui l’accompagnent ont été prises au bois de Boulogne et au Crouesty en Bretagne cet été.

J’espère qu’il vous plaira,

Bye et bonne lecture !

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A la poursuite du papillon

Il y en avait deux. Deux cages. Une à quelques centimètres de moi et l’autre à plusieurs mètres. Presque alignées dans l’horizon courbe de mon regard on aurait dit qu’elles se répondaient. Peut-être regrettaient elles la distance les séparant, deux sœurs exilées ; ou bien pleuraient-elles cette absence, ce vide au fond d’elles, papillons envolés.

Seules subsistaient quelques pétales tombées du ciel, d’un nuage en fleur ou d’un arbre qui s’éveille, souvenir d’un temps déchu, d’un amour qui s’est mû en bruissement d’aile. Instant d’éternel.Puis la pluie avait commencé à battre la mesure et des gouttes à glisser le long des barreaux, comme si elles souhaitaient les enlacer, les rendre aussi fluide qu’elles l’étaient. Dans les cages même la pluie se fanait.

L’éphémère d’une vie ne se capture pas.
Ni la douceur du soleil,
Ni la tourmente d’un orage,
Ni le murmure de l’eau à nos oreilles
Pas plus que le pépiement des oiseaux ;
Ni les regards qui se croisent, floraison du désir,
Ni les corps à l’abandon.
Et jamais l’envol du papillon.
Alors pourquoi cette plume dans ma main ?

Soudain il était apparu, étrange vision dans un paisible jardin. Sa fourrure avait le gris des nuages, être sans contours qui gronde mais ne fait reculer les murs, masse sombre où perçaient deux yeux me fixant, prisons des mondes.

Je n’essayais pas de le caresser. On n’apprivoise pas la liberté.Alors tout devint flou, eau qui embrume nos regards, dilue la réalité tel l’encre sur ma feuille, images troubles de surfaces qui s’étirent et se compriment dans le creux de nos pupilles, comme un rêve pris de folie ; une distorsion de l’esprit…je cours.

Mes griffes pénètrent dans la terre meuble sur laquelle je prends appui pour mieux m’élancer. Un battement de paupière puis tout disparaît : les murs encerclant le jardin, les habitants, les voitures et le bruit assourdissant de la ville. Il ne reste que la route déserte bordée d’immeubles si grands qu’ils semblent masquer le ciel.
Mais les papillons toujours plus haut s’élèvent.Je sens tout mon corps en mouvement, chaque muscle, chaque fibre, le vent qui glisse autour de moi, semble me happer ; l’humidité encore présente sur la fourrure et les gouttes d’eau qui s’envolent. Prise de vitesse.

Alors dans le silence de la ville fantôme naît un orchestre. Écho d’un cœur ou de battements d’ailes ?

Lentement les forêts succèdent aux villes, les plages de rochers aux falaises escarpées, les déserts brûlants aux plateaux enneigés. Tout se mélange et se confond, les paysages et les saisons, les flutes et les violons.

Je vois des lacs de glace couverts du sang de l’automne, des dunes ensevelies sous des pétales de roses…deux cages qui volent en éclats, des murs qui s’effondrent, des étangs de verre qui se brisent telles les gouttes d’eau sur ma feuille, des barreaux qui fléchissent puis perdent toute consistance.
J’entends un loup qui hurle à la Lune de le laisser s’envoler rejoindre les papillons, une bête humaine qui refuse les frontières et les murailles, les limites de l’imagination, ce rêve en cage qu’un enfant laisse s’enfuir, le temps de quelques lignes, de quelques paysages…Et puisque le loup ne peut s’envoler, le papillon sur ma plume vient se poser.

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3rd octobre 2008

Douce caresse / Attrape Bonheur

Salut !

En français on a eu plusieurs textes à écrire ces dernières semaines, je me suis régalée :)

Alors je vous en présente deux aujourd’hui. Il fallait essayer dans le premier d’imaginer un texte où, comme Francis Ponge, on décrivait un objet ou un élément de la nature avant de donner son nom.

Dans le second, nous devions choisir un jeu de mot et le mettre en application. J’ai choisi le pentagramme, et comme disait Ponge : "Je ne choisis pas les sujets faciles". Cela consiste à écrire quelques lignes où chaque mot doit commencer par une lettre de l’alphabet, et bien sur dans l’ordre ! J’ai du m’y reprendre à deux fois car je ne pensais pas pouvoir insérer w x y et z.

Bye, et bonne lecture.

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Douce caresse.

 

Accrochée fermement à la tête du Monde, elle ondule doucement, au gré du vent qui passe, tremblotante chevelure. Elle se plisse, elles se courbe, danseuse de la nature, dont la robe change lentement au cours de sa vie éphémère…

Fine femme fébrile, au froid ne résiste et devant la dureté des chocs, des poignes qui la tiraillent sans répit, un jour se déchire.

Cependant j’aime tellement me coucher sur son corps frissonnant et de mes mains caresser sa douce peau… mon herbe.

 













Attrape Bonheur.

 

« Attends Bonheur ! » Comme désespérée elle fuit, grande hirondelle insoumise. Jeune korrigan, les mains nues offrent pourtant quiétude, refuge, soutien. Transmettez une volonté, Wotan, Xiuhtecuhtli, Yahvé, Zeus !

 

 

 

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26th juillet 2007

Changement

Salut,

Je suis en vacances en ce moment mais je prend quand même la peine de vous poster un texte.

Il est très court et sans fin réelle mais j’espère que vous l’apprécierez.

C’est encore tiré de mon agenda et je devais ce jour là (15 avril) écrire à partir d’un tableau. Désolé, je ne suis pas arrivée à retrouver l’image, je vous en met alors une assez similaire.

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Comment suis je atterris ici, c’est une longue histoire. Tout commence un soir d’automne dans la grande ville de Marseille, il y a longtemps. Je sortais d’un bar , l’esprit rempli des ragots que l’on m’avait rapporté. Mais surtout, j’étais déprimé. On dit que boire fait oublier ses soucis, c’est faux, ils resurgissent peu de temps après plus douloureux encore. Je déambulais alors dans les rues sombres et inquiétantes, sans logis. J’en avais marre de cette vie où je travaillais sans relâche pour au final ne rien obtenir que la faim et le froid.

Après une heure de marche environ, j’arrivais sur un quai désert, seulement fréquenté par quelques chats de gouttières. Le silence régnait, contrarié de temps à autre par le grincement d’un mât. A l’horizon: la lune bienveillante et l’océan à perte de vue. la mer n’était agitée que d’une douce brise ce qui avait un effet apaisant.

Ce jour là je décidais de changer d’existence, totalement. L’océan m’appelait de son chant mélodieux et je ne pus lui résister. Plus de contrainte, plus de reproche, la liberté. Je traversais alors la passerelle comme guidé par un être supérieur, l’esprit embrumé, ne réalisant pas dans quel périple je me lançais. Je pénétrais ensuite dans la barque la plus proche et elle se mit à tanguer comme ma volonté. Mais songer au dur labeur qui m’attendait le lendemain me redonna courage. Je pris donc les rames et commençais à fendre la mer, traçant mon destin, avançant à l’aveuglette, seul mais déterminé. Mon aventure débuta à ce moment et pas une seule fois je ne remis en cause ma décision.

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13th juillet 2007

Bah…moi :)

Salut!

Voila, sous la demande de Keitaro, je vous mets aujourd’hui un petit texte qui me décrit. C’était un exercice de mon "agenda de l’apprenti écrivain" (un truc formidable en passant) où il fallait que je mette en évidence trois aspects de ma personnalité (car il ne faut pas oublier que c’est le plus important).

Comme ça vous connaîtrez un peu mieux celle qui écrit tous ces textes :)

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Elle est colérique et fougueuse cette jeune fille. Un corps emplit de vie, d’espoir et d’énergie. Quand elle se met en colère elle peut frapper et faire mal même à ceux qu’elle aime. Dotée d’une grande force de caractère elle défend fermement ses opinions ce mettant des personnes à dos si nécessaire. Si vous l’entendez chanter vous remarquerez qu’elle rejette en ce simple acte une multitude de sentiments. Ainsi il peut lui arriver d’hurler plus que de chanter. Parfois aucun mot ne sort de sa bouche mais elle mime les paroles et ses traits sont alors pleins de rage. Elle est simplement indomptable, animal sauvage.

Elle est si jeune et si fragile, petite fleur qui s’épanouit. Elle a besoin d’amour, d’affection, d’attention et de soutien. Elle est timide et parfois on dirait une enfant inconsciente des dangers du monde. Peu de personnes savent que sous son armure de glace se cachent des braises qu’il suffit d’allumer pour faire fondre sa muraille de givre. Pour tout dire, elle est mystérieuse, cette jeune pousse qui n’attend que le printemps pour s’épanouir.

Elle a de grands rêves cette petite femme: devenir écrivain, marquer l’histoire, voir la Terre renaître. De plus petits aussi comme se marier, réussir sa vie, ses études. Parfois elle écrit des textes vraiment morbides qui peuvent faire peur à son entourage mais pourtant elle en est fière. Elle n’accepte que les limites de l’imagination, ces limites qu’elle se fixe sans le vouloir, celle de la compréhension humaine. En parlant d’humain, ils l’a répugnent souvent, ses êtres sans coeur qui tuent et détruisent pour le pouvoir, pour le plaisir, pour l’argent! Elle arrive parfois à les haïr malgré qu’elle fasse partie de leur race et elle tente de se différencier d’eux le plus possible. Elle est folle cette étoile incompréhensible qui illumine ma vie.

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28th juin 2007

La Volonté!

Salut! J

e voulais vous montrer un texte que j’ai écrit un jour il y a une ou deux semaines en permanence. Le but est que vous ressentiez des sentiments et si possible que je vous fasse "frémir" et si j’y arrive pas dîtes le moi. Peut être arriverez vous à trouver ce que cette jeune fille veut…

Bonne lecture!

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Je suis dressée face à la mer, la défiant de tout mon corps de venir me chercher. Autour, une tempête fait rage et la pluie tombe sur moi telle une rafale d’épées. Le vent tourbillonne sur la plage, s’écrasant contre moi et tentant vainement de me faire chavirer de mon promontoire. Les vagues rugissent et tendent leurs bras pour m’emporter dans leur repère, mais elles n’arrivent qu’à s’écraser sur les rochers qui dignement me protègent. Petit à petit, alors que les éléments se déchaînent, je rassemble mon pouvoir, le canalise tout au fond de moi. La nature est contre, elle ne veut pas que je le libère. Elle sait ce dont elle est capable d’accomplir, cette puissance sans limite nichée au creux de mon âme. Seulement elle ignore comment je vais l’utiliser et elle n’a en réalité pas à s’inquiéter. Je condense ma force et bientôt ce n’est plus qu’un point lumineux qui ne cesse de s’exciter dans mon esprit. Je ne peux plus la retenir et alors qu’un éclair fend l’air, je lui rends sa liberté: je hurle.

Non! Je ne suivrai pas mon destin. Je ne serai pas une fille banale, je ne serai pas comme tout le monde, je tracerai ma propre vie, sans prendre en compte le jugement des autres; nul ne choisira pour moi! J’ai un rêve et je le réaliserai quel que soit les efforts que je dois fournir; personne ne m’en empêchera! Vous n’avez pas le droit de me l’interdire! Mais même si vous le vouliez, vous ne pourriez pas m’arrêter: ma volonté est trop grande.

Tous ces sentiments fusent en un seul hurlement, bref mais à la fois si long. Mon coeur bat en rythme avec les pensées que j’y ajoute, alimentant ma colère et ma détermination. Jamais je n’ai crié ainsi; relâcher tout ce que j’ai en moi. Après cela je me sens légère. Une bouffée de chaleur m’envahit et étrangement je commence à vaciller. Je suis allée trop vite, c’était avec la plus grande délicatesse qu’il fallait libérer cette puissance. Accaparée par mes idées je n’ai pas remarqué que mon énergie chutait. Épuisée je tombe à genoux et pose mes mains à plats sur le rocher, mes cheveux dégoulinant d’eau. Mon cri s’est apaisé, emporté par le vent et désormais la tempête commence à se calmer. La nature a compris qu’elle n’a rien à craindre de moi tant que je ne dirige pas ma volonté contre elle. Alors l’orage se retire doucement, ne laissant derrière lui qu’une plage trempée et des embruns à la surface de la mer. Finalement je m’écroule par terre et murmure, pour avertir ceux qui voudraient se mettre en travers de mon chemin, avant de sombrer dans les ténèbres: "- Je le deviendrai, je le jure…"

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26th mai 2007

Petit texte

Salut!

Voici un petit texte pour pas laisser mon blog trop longtemps sans nouvelle. Je ne lui ai pas donné de titre, ce n’est ni une histoire, ni un poème, juste quelques mots que j’avais écrit dans un petit moment de déprime et qui me plurent après…

Je voulais savoir ce que vous en pensiez, est-ce que je fais bien passer les sentiments? Encore une chose, vous inquiétez pas du thème, c’est exagéré!

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Je pris ma plume et regardait, l’oeil vide de tous sentiments, la feuille blanche sur mon bureau. A chaque fois que j’inspirais c’était un poignard qu’on enfonçait dans mon coeur faisant progressivement remonter à la surface mes larmes et ma tristesse. J’ignorais la raison de mon désarroi. Dans la journée personne ne m’avait infligé de peine et même si parfois l’ennuie m’avait gagné à ma connaissance rien n’aurait pu provoquer l’état dans lequel je me trouvais. Plus envie de vivre, de sourire, d’avancer, envie de mourir, de disparaître. Je me sentais faible et seule. Et dans le tourbillon de sensations qui engloutissaient mon coeur je ne distinguais que la peur et l’incompréhension. Alors j’attrapais un morceau de papier dans le but de mettre à plat mes idées. J’empoignais mon stylo et sans difficulté commençais ce texte. Avant tout je voulais déverser mes sentiments, ne plus avoir ce poids en moi, faire fuir de mon âme en l’implantant dans un bout d’arbre. Petit à petit, comme guérie, ma tristesse se dissipait laissant au dessus de ce texte une jeune fille perdue et épuisée. Mais je ne pouvais m’arrêter, je ne devais pas m’arrêter d’écrire, car quand mon corps ou mon esprit n’étaient pas occupée je sentais une petite force taper contre mes paupières. Je la refoulais au fond de moi à l’aide de mots, à l’aide de phrase. J’avais envie d’oublier, quoi je l’ignorais. De disparaître, de m’endormir, ou de pleurer pour me vider. Mais rien n’y faisait, cette chose me rongeait de l’intérieur de l’intérieur, essayait d’attirer mon attention. Je résistais, tentais de la faire sortir, mais elle se raccrochait au petit coin de désespoir logé dans mon coeur où j’étais si faible. Je n’osais pas me relire, je n’osais pas stopper ni parler: j’avais peur de ce qui pouvait arriver. Alors une lueur d’espoir éclaira mon sombre tableau: travailler, se remplir l’esprit de mots incompréhensibles, les retenir pour ne pas songer au reste. Doucement je levais ma plume, regardais l’effet que ça avait sur mon humeur, et prudemment, relisais mon texte avant de le ranger dans un tiroir, tout comme mon désespoir.

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