Souffle Mots

Le gland qui voulait devenir grand ! (3°partie)

19th juin 2008

Le gland qui voulait devenir grand ! (3°partie)

posted in Contes |

Salut !

Dans une semaine les vacances !…mais aussi le brevet. Je suis donc en pleine révision. Non que j’ai peur de ne pas l’avoir mais plutôt car je veux obtenir la mention très bien.
Néanmoins j’ai eu le temps de vous écrire la suite du conte. Si vous ne vous en souvenez plus très bien je vous conseille de relire la deuxième partie :)

Bye et bonne lecture :)

  1. 1ere partie
  2. 2nd partie
  3. 3eme partie
  4. 4eme partie
  5. 5eme partie
  6. 6eme partie

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Le gland qui voulait devenir grand !

 

    Et il crut bien qu’il allait périr, ce pauvre petit gland adepte de la voltige, qui pensait déjà sauter dans l’autre monde. Sa vitesse croissait en même temps que sa peur. Avoir la chance de tomber sur la toile d’une araignée littéraire n’arrivait pas deux fois et il se demandait si cette fois-çi sa rencontre n’allait pas être mortelle. Il était tellement pris par ses pensées qu’il vint à en oublier le présent, croyant qu’on parlerait bientôt de lui au passé. C’est pourquoi il fut surpris.

La collision survint brutalement. Une dizaine d’éclairs stria la nuit noire. Du jaune au milieu du noir et du noir au milieu du jaune. Ce fut tout d’abord la première chose qu’il vit et qu’il comprit : les lumières d’un carrembolage aérien que les phares d’un automobiliste des cieux projetaient sur la scène de l’accident. Le temps que leur cerveau analyse la situation suffit pour que d’étrange vrombissements emplissent l’air.

Puis tout se calma.

Le ciel redevint bleu, bien qu’il tourna encore, et le chant de la nature reprit le dessus.

 

    Il sembla que rien ne s’était passé tellement le monde s’inquiétait si peu du sort de ces deux fous, allongés chacun sur un lit de pétales de fleurs qu’ils avaient emportées dans leur chute.

Lentement le gland reprit ses esprits, cherchant des repères. Il était enfin atterri sur le sol et cela le rassurait. A sa droite, un chemin bordé de pierres dont l’inclinaison n’était pas vraiment dangereuse. Devant lui une tige de fleur, un building dont il avait détruit le toit par erreur.

A sa gauche…

« Mais c’est pas possible ça ! On a plus le droit de bosser en paix sans qu’un déluré nous rentre dedans maintenant. Tu sors d’où p’tit ? On t’a pas appris qu’il fallait regarder à droite et à gauche avant de traverser ! Pff, j’aurai jamais du choisir un boulot sur la voie publique. »

…une abeille pas très commode. Des yeux immenses qui fusillaient l’enfant, des antennes pointées sur lui tel un doigt qui le menacerait, et surtout : un dard.

Effrayé, le gland tenta de se faire tout petit (si on peut se faire plus petit), trouvant pour la première fois un intérêt à sa minuscule taille.

« T’aurais pu nous tuer ! Tu réalises un peu? Tu t’en moques peut-être, toi, comment tu vas crever; mais moi non ! Imagine que je sois mort, là. Fini mon rêve, jamais je n’aurais pu donner ma vie pour ma patrie ! Eh oh ? Tu m’entends ? »

 

    Le gland, ignorant quand finirait son monologue, s’était levé. Mais à peine eut-il fait deux pas qu’une douleur le poignarda. L’abeille se serait-elle vengée ?

Il n’eut pas le temps d’élucider cette question. Vacillant, il se mit à rouler quelques centimètres avant que la tige de la fleur ne l’arrête.

La douleur avait été telle qu’il craignait désormais de se relever.

« P’tit, ça va ? Qu’est ce qui te prend ? T’as une passion des auto tamponneuses pour te cogner autant ? »

Lorsque l’abeille avait vu l’enfant dégringoler elle était sortie de sa crise et s’était approchée, inquiète.

« Je suis désolé, je ne voulais pas vous déranger. Je suis tombé sans pouvoir me contrôler. S’il vous plaît ne me faîtes pas de mal, supplia le gland, au bord des larmes.

  • Bien sur que non mon p’tit. Faut pas t’inquiéter. Je m’emporte vite tu sais mais je ne fais du mal qu’aux mouches…Dis t’es fêlé ma parole! »

Le gland se retourna avec précaution pour lui faire face et répondit d’un air confus:

« Je sais. Je suis fou de sauter d’un arbre, mais ma mère m’a expulsé. Elle devait penser que je grandirait plus vite sur le sol qu’ accroché à une branche et elle avait surement…

  • Mais non ! Je voulais pas dire ça, bien que tu le sois également. C’est de ta cupule dont je parle : elle est fissurée. »

Le gland leva vers son interlocuteur un visage rayonnant et s’enthousiasma :

« Est-ce que c’est comme pour les serpents ? Serai-je en train de muer ? Si je perds ma cupule, cela veut-il dire que je grandis ! »

L’enfant aurait volontiers sauter de joie mais il craignait que la douleur ne ressurgisse. Cependant, devant le regard septique de l’abeille, il commença à hésiter: « Je me trompe ?

  • C’est à dire que je n’ai jamais vu de gland muer…annonça l’insecte, gêné. Il enchaina alors, espérant changer de conversation :
  • Dis moi, pourquoi tiens-tu tellement à grandir ?
  • Pour devenir grand ! S’exclama l’enfant.
  • D’accord…mais encore ? Demanda de nouveau l’abeille, perplexe. »

Le gland réfléchit un moment, les sourcils froncés, comme si on venait de lui demander pourquoi l’Univers existait, avant de répondre, déconfit : « Je ne sais pas. »

L’abeille, un peu choquée, le regard sérieux, lui expliqua : « Devenir grand, c’est irréparable. P’tit, écoute moi, faut pas que tu prennes cette décision sur un coup de tête, tu pourrais le regretter. Tu entres dans le monde des adultes avec deux valises : des connaissances et un but. Et bien sur, comme cadeau de bienvenue, comme si c’était pas suffiant, on te donne des obligations. Si tu veux grandir, je respecte ton choix, mais tu ne pourras jamais y arriver sans objectif. »

L’enfant écoutait; il ne manquait pas un mot : il remplissait sa première valise.

 

    « Comment le trouve-t-on, ce but ? » Questionna l’enfant.

L’abeille plia une antenne, se gratta le menton, dubitatif :

« Ah ça…c’est pas facile. Certains ne le trouvent jamais, ils restent éternellement jeunes. D’autres, au contraire, semblent l’avoir toujours connu. C’est un peu mon cas. Quand j’étais bébé et que je vivais dans une alvéole, tout le monde s’occupait de moi. C’est pourquoi j’ai décidé que plus tard je ne m’intéresserais pas que de ma petite personne. Je me suis alors fixé pour objectif de servir ma patrie aussi longtemps et loyalement que je le pourrai.

De nombreuses abeilles ont donné leur vie pour que je vois le jour : je veux en faire autant pour elles. »

Le gland acquiesça mais il ne comprenait pas. Il ne savait pas ce qu’était qu’être patriote, il ne connaissait pas ce merveilleux sentiment de s’envoler après avoir aider quelqu’un. Il savait juste qu’il voulait devenir grand.

L’abeille lui sourit : « Tu comprendras un jour. »

Il fit alors une pause, leva la tête vers le ciel : « C’est pour ça que chaque matin je déploie mes ailes. Pour que cette sensation de bonheur me porte encore plus haut. »

Il remarqua alors que le soleil avait bien progresser dans sa course :

«  Mince ! Il est déjà tard ! Je suis désolé, il faut que je rentre. On compte sur moi pour nourrir les petites larves. »

L’abeille s’éleva donc rapidement, salua le gland et s’écria : «  Adieu ! »

This entry was posted on Jeudi, juin 19th, 2008 at 7 h 28 min and is filed under Contes. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.

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  1. 1 On juin 21st, 2008, Julien said:

    Enfin la suite ! :) Je l’aatendais avec impatience :)
    C’est frais et comme les autres j’aime bien :)

    Faudra les regrouper pour en faire une seule nouvelle :)

    Bye et M**** pour ton brevet

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