Souffle Mots

Dérive

29th mars 2010

Dérive

Salut !

Le poème que voici fut écrit un soir, comme la plupart de mes écrits, et ne fut terminé qu’une semaine plus tard (le soir toujours…).

Bye et bonne lecture.

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Dérive

 

Ce soir dans mon regard roule l’écume

Et dans ma main tremble une craintive plume.

Lorsque la tourmente sans bruit se déchaine

Sur les hublots du cœur coule l’encre de peine,

Projetée vers les vitres d’un chancelant navire

Par l’oscillation d’un obscur avenir.


Soudain dans la nuit retentit le tonnerre,

Premier cri d’alarme, bref appel vers la terre.

Fuyante lanterne tremblant dans la tempête :

Guide mon navire qui effleure l’arrête.

Silence ! L’écume s’échoue sur le rivage

De la mélancolie d’un sombre visage.


Perdu sur l’océan dérive un cœur fantôme,

Isolé, effrayé par le regard des Hommes.

 

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17th mars 2010

Vent divin

Salut,

Je vous présente aujourd’hui une nouvelle que je voulais tout d’abord écrire pour un concours sur le thème des insectes mais je crois que j’ai un peu dérivé. L’idée m’est venue avec une image, toutes ces lignes sont là pour la décrire.

Quand j’ai écrit j’étais en train de lire La Condition Humaine de Malraux, je ne sais pas si on peut dire que cela m’a un peu inspiré…

Surtout n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

Bye et bonne lecture.

 

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Vent divin

 

     Dans l’obscurité de la pièce immobile un cœur battait. Fébrile, ténu, bien que vivant; à peine une légère vibration dans l’immensité. Nul ne savait que cette âme existait, mais bientôt ils le sauraient…

 

     Un dernier signe de la main. Le dos droit, le menton haut, il ne tremblait pas. Il aurait préféré. Son corps tout entier n’était que résignation et soumission. Sur son visage ne subsistait aucun signe d’espoir, même pas un peu de tristesse dans laquelle il aurait pu puiser quelques forces. Son regard était vide, pas une larme ne perlait au coin de ses yeux. Pour se protéger il avait banni tout sentiment, toute haine; écarté ses souvenirs, ses projets.

Cependant il continuait de fixer le général devant lui qui lui faisait signe d’entrer dans l’avion : il n’était plus qu’un insecte pris au piège dans la toile de l’État.

 

     Un cœur souffrait , blessé par sa solitude. Un corps gémissait, déchiré par l’adversité. Le papillon rampa jusqu’au bord du meuble, traînant avec lui son aile fragilisée.

Arrivé au rebord de vette falaise, l’insecte rassembla tout le courage qu’il possédait, se redressa et sauta.

La journée bientôt touchait à sa fin.

 

     Il venait d’être majeur, il n’avait encore jamais eu de petite amie; mais il savait piloter le DI-115. Il s’assit dans le cockpit, alluma le moteur. Un agent de l’État entra, lui transmit les mises à jour des coordonnées du bateau, repartit.

Le jeune homme ferma les yeux. Il était fatigué, il n’avait pas dormi de la nuit. Il avait voulu vivre jusqu’à la dernière minute, courir dans les champs comme lorsqu’il était petit pour attraper les papillons.

Le matin se levait lorsqu’il démarra. L’avion fut pris d’une secousse et partit à toute allure.

Un papillon s’envolait.

     Ses ailes frappaient l’air mais il continuait à chuter. Il ne contrôlait plus ses mouvements et le sol se rapprochait. Une lumière venait de s’allumer brutalement au dessus de lui, l’aveuglant momentanément.

L’insecte n’était plus qu’une toupie, fendant l’air et le temps, un danseur aux couleurs de la nuit tentant un dernier saut périlleux.

 

     La machine filait vers le navire, immense sur l’eau; elle ne formait plus qu’un avec son pilote. Soudain le jeune homme baissa la manette de commande et l’avion piqua du nez. En quelques secondes il se transforma en torpille, châtiment divin tombant du ciel, guidé par un ange déchu. Tout autour du DI-115 l’air vibrait; était-ce pour cette raison que son pilote tremblait tout à coup ?

Un avion s’écrasa sur sa cible et sur la piste de décollage tous applaudirent.

Une larme tomba dans l’océan et une centaine d’autres déjà sacrifiées l’accueillirent.

 

     «Maman, regarde ! J’ai attrapé un papillon !»

Au milieu de la pièce, au creux des mains d’un enfant, le cœur d’un éphémère battait.

 

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3rd mars 2010

Géométrie de la souffrance

Salut !

Je vous présente aujourd’hui un caligramme réalisé en décembre et qu’un ami a pu me mettre sur ordinateur, je l’en remercie.

Je pense que ce texte est entre le calligramme et le poème. Je l’ai écrit un après-midi et cette forme m’est venue automatiquement car les mots ne me suffisaient plus pour exprimer les sentiments.

Ce qui est bien pour vous c’est que à part le titre le poème est à l’endroit !

J’espère qu’il vous plaira,

Bye te bonne lecture.

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